La poursuite de la mission de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross avec le soutien total de l'ONU, aura été l'un des faits marquants de l'année 2012 dans le conflit sahraoui. Ce soutien a été réaffirmé, à maintes reprises, à M. Ross par l'ONU et exprimé de nouveau par son secrétaire général M. Ban Ki-moon lors de sa visite dans la région en octobre dernier, suite à la décision annoncée en mai par le Maroc de lui retirer sa confiance, et quelques semaines après la publication d'un rapport dénonçant les obstacles posés par le Maroc à la Mission des Nations-Unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), dans les territoires sahraouis occupés. Des observateurs de la vie politique marocaine, particulièrement de sa diplomatie, n'ont pas manqué de relever le renforcement de la mission de M. Ross après le « désaveu" »de la décision prise, unilatéralement, par le Maroc. Le magazine marocain « TelQuel » a souligné que le « grand retour » au royaume de M. Ross était un « camouflet » pour le Maroc, tout en signalant l' « amateurisme » de la diplomatie de Rabat. « Six mois après lui avoir retiré sa confiance, Rabat a déroulé le tapis rouge à l'émissaire onusien, hier encore accusé de partialité et d'animosité envers les intérêts suprêmes de la nation », a fait remarquer le magazine qui a ajouté que M Ross a « eu droit à une réception royale officielle et a été reçu, en grande pompe, par les dirigeants des principales institutions du pays ». Le même son de cloche est rendu par le quotidien gratuit et online « Aufait-Maroc » qui a estimé, de son côté, que le maintien de l'envoyé personnel de M. Ban Ki-moon dans le dossier du Sahara occidental « est un camouflet pour nous tous, et pour notre diplomatie particulièrement » relevant qu'avec cette reprise de contact avec Christopher Ross « la donne a changé ». Quant au quotidien de langue arabe « Akhbar al-Youm », il a jugé que la diplomatie marocaine a commis « deux erreurs » dans le dossier Ross: « la première, quand il a décidé de retirer expressément sa confiance et la deuxième lorsqu'il a accepté le retour de Ross, comme si de rien n'était ». Fort de ce soutien renouvelé de l'Onu et de la communauté internationale, M. Ross n'a pas manqué de rappeler lors de sa présence dans le royaume que sa visite s'inscrivait dans « la continuité de la mission » que lui avait « confiée le secrétaire général des Nations-Unies il y a trois ans ». Sa présence au Maroc a, par ailleurs, permis, pour la première fois, à un envoyé onusien de rencontrer des personnalités « en dehors » du gouvernement marocain et d'effectuer un déplacement au Sahara occidental, la première depuis sa nomination en 2009 en qualité d'envoyé personnel de M. Ban Ki-moon, ce qui lui a permis de s'entretenir avec des militants sahraouis au siège de la Minurso.