Le nouveau Premier ministre malien Diango Cissoko a souhaité à Abidjan qu'une intervention militaire africaine soit engagée le plus rapidement possible au Mali. «On peut faire confiance en cette intervention», a-t-il déclaré après un entretien avec le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Cette opération «aura lieu dès que les conditions seront réunies et nous ferons en sorte que ces conditions soient réunies le plus rapidement possible», a-t-il ajouté. Des élections ́ ́crédibles ́ ́ et ́ ́propres ́ ́, destinées à normaliser la situation institutionnelle après le coup d'Etat du 22 mars à Bamako, se tiendront aussi dès que les conditions ́ ́seront réunies ́ ́, a indiqué M.Cissoko. Le chef du gouvernement malien a entamé sa première tournée dans la région par une rencontre à Ouagadougou avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise. Il doit se rendre ensuite au Bénin et au Sénégal. Le nord du Mali est entièrement dominé depuis juin par des groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Par ailleurs, un Béninois a remplacé un Nigérien dans le nord du Mali à la tête de la seule katiba du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ce ressourtissant béninois se fait appeler Abdoulah, prénom d'un des fondateurs d'Al-Qaïda, Abdoulah Azzam. Il était jusqu'à présent membre de la police islamique de Gao, principale ville du nord du Mali tenue par le Mujao, un des groupes qui occupent entièrement depuis six mois cette région avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Abdoulah, âgé d'une trentaine d'années, est de l'ethnie yorouba et est originaire du sud du Bénin, pays frontalier du Nigeria. Selon une source sécuritaire régionale, il a été pendant longtemps ́ ́envoyé ́ ́ de la secte islamiste radicale nigeriane Boko Haram dans les camps d'Aqmi dans le nord du Mali, avant d'intégrer les rangs de la branche magrébine d'Al Qaïda, puis du Mujao, deux groupes alliés. Il remplace à la tête de la katiba un autre subsaharien, Hicham Bilal, une Nigérien qui avait fait défection début novembre après avoir critiqué les activités criminelles du Mujao, en particulier le trafic de drogue.