Rappel des dates-clés au Mali depuis la chute du Nord, tombé aux mains de groupes islamistes armés qui l'occupent entièrement depuis juin, jusqu'au feu vert sous condition du Conseil de sécurité de l'ONU, jeudi, au déploiement d'une force internationale. Le Nord est occupé par Ansar Eddine, essentiellement composé de Touareg maliens, et des jihadistes, surtout étrangers, d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui y imposent une interprétation rigoriste de la charia.
2012 30 mars-1er avril : La rébellion touareg et les groupes islamistes armés alliés à Aqmi prennent le contrôle des capitales des trois régions du Nord: Kidal, Gao puis Tombouctou. Mais les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla, indépendantiste) qui avait lancé l'offensive à la mi-janvier dans cette région en sont évincés par les islamistes. Le nord du Mali, vaste région en majorité désertique, est coupé du reste du pays depuis le coup d'Etat militaire du 22 mars à Bamako, qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré (ATT), longtemps accusé par ses voisins d'avoir fait preuve de laxisme dans la lutte contre Aqmi. La junte a invoqué l'échec du régime contre la rébellion pour justifier son putsch. 13 avril : Dioncounda Traoré est investi président intérimaire, en vertu d'un accord entre la junte et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) prévoyant le retour du pouvoir aux civils. Il menace d'une «guerre totale et implacable» les rebelles touareg et les groupes islamistes dans le Nord. 27-28 juin : Aqmi et ses alliés du Mujao et Ansar Eddine écrasent les rebelles du Mnla à Gao puis les chassent de Tombouctou et ses environs. Le Mnla, allié au début de son offensive aux groupes islamistes, puis marginalisé, ne contrôle plus aucune place forte dans cette région. 29 juin : Les islamistes armés, devenus les maîtres absolus du Nord, entament la destruction de mausolées de saints musulmans de Tombouctou, en représailles à la décision de l'Unesco de classer la ville patrimoine mondial en péril. Ils y imposent avec rigueur la charia: lapidations, amputations, coups de fouet à l'encontre des couples non mariés, des fumeurs, des buveurs d'alcool et arrestation de femmes non voilées. 12 octobre : Résolution de l'ONU préparant le déploiement d'une force militaire et donnant 45 jours aux pays ouest-africains, qui en constitueront le noyau, pour préciser leur plan. Le 11 novembre, des dirigeants de la Cédéao et d'autres pays africains décident d'envoyer 3 300 militaires pour un an, pour aider l'armée malienne à chasser les groupes islamistes du Nord.
11 décembre : Démission forcée de Cheick Modibo Diarra du poste de Premier ministre, sous la pression d'officiers auteurs du coup d'Etat de mars. Son successeur, Diango Cissoko, est nommé le lendemain. 20 décembre : Le Conseil de sécurité de l'ONU donne son feu vert au déploiement d'une force internationale au Mali, mais par étapes et sans fixer de calendrier précis pour la reconquête du Nord. La résolution privilégie parallèlement le dialogue avec les groupes armés du Nord qui rejettent le terrorisme et la partition du pays.