L'accord de partenariat et de coopération agricole, signé récemment entre l'Algérie et la France dans le domaine agricole, permettra à l'Algérie d'acquérir l'expérience et le savoir-faire pour préserver la qualité du produit national et engager des projets intégrés. Cette appréciation émane du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui s'exprimait lors de la dernière émission «Liqaâ Essahafa» de la Télévision algérienne. Il a déclaré que l'accord signé lors de la visite du président français, François Hollande, vise à «renforcer le produit et la rentabilité et à préserver la qualité du produit algérien dans le cadre de l'introduction d'un nouveau mode de production en Algérie». Le commis de l'Etat a, par ailleurs, souligné que pour assurer la sécurité alimentaire du pays, toutes les conditions étaient réunies à travers le financement de l'activité agricole, la solution des problèmes liés au foncier agricole et aux marchés, ajoutant que «la réduction de la facture de l'importation et le renforcement du pouvoir d'achat est l'un des objectifs du secteur». Benaïssa a rappelé que «72% des produits alimentaires consommés par les Algériens en 2012 ont été produits localement», ajoutant que l'Algérie assure son autosuffisance en ce qui concerne plusieurs produits alimentaires, notamment maraîchers. Il est à relever que la facture alimentaire de l'Algérie a baissé de près de 15% en novembre dernier par rapport au même mois de 2011, un recul qui s'explique surtout par la baisse de 28% des importations céréalières, ont indiqué les Douanes algériennes. Cette facture qui représente plus de 19% du volume global des importations algériennes, a diminué de 14,73%, passant de 828 millions de dollars (usd) en novembre 2011 à 706 millions usd le mois dernier. Selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), le commerce extérieur de l'Algérie a ainsi enregistré, en novembre 2012, un volume global des importations de 3,7 milliards usd (+5,9%) et des exportations de 6,28 milliards usd (0,34%). Le ministre a aussi indiqué à l'occasion de cette émission, que l'Algérie produit annuellement 104 millions de tonnes de légumes dont 60% de pomme de terre, de tomate et d'oignon. Cette abondance a permis d'accroître la moyenne de consommation de l'Algérien en produits alimentaires agricoles par rapport aux normes internationales. Benaïssa a également évoqué la transition vers le système de concession en matière d'exploitation des terres agricoles, affirmant que 210.000 agriculteurs ont déjà déposé leurs dossiers dans le cadre de cette opération parmi 219.000 concernés par cette mesure. Il a précisé que 38.000 agriculteurs ont bénéficié de contrats de concession. Le non-dépôt de leurs dossiers des 9000 agriculteurs restants a été imputé par Benaïssa à des «litiges familiaux ou décès». Evoquant la politique adoptée par son département, dont l'effacement de la dette des agriculteurs, le ministre a rappelé que «77.000 paysans en ont bénéficié, ajoutant que le montant de cette opération s'élève à 38,1 milliards de DA alors que les dossiers de 3000 autres fellahs restent à traiter». L'accord signé, annoncé en octobre dernier par l'ambassadeur de France en Algérie, M.André Parant, permettra le transfert du savoir-faire français au profit des différents intervenants dans le secteur agricole algérien, notamment l'appui aux projets de développement rural, a expliqué l'ambassadeur lors des rencontres 2012 franco-algériennes des céréales organisées par France Export céréales. Selon ce groupe, les deux tiers des importations céréalières de l'Algérie proviennent de France. L'Algérie a importé 4,1 millions de tonnes de blé tendre, soit 78% du volume global de ses importations qui avoisinent 5,2 millions de tonnes et 0,5 million de tonnes blé dur sur 1,7 million de tonnes importés durant la compagne 2011/12, selon les chiffres de cette association. Le président de cette association Langlois-Berthelotn avait déclaré que «l'Algérie est une vraie priorité pour nous (...) Nous ferons le nécessaire pour satisfaire ses besoins devant de sérieux concurrents. C'est la loi du marché qui aura raison...».