Le syndicat national des magistrats organise ce matin une conférence de presse en son siège à Chéraga. Le secrétaire général du syndicat national des magistrats (SNM), M.Djamel Laïdouni, rappelle de plus belle le leitmotiv de l'indépendance de la justice et du sacro-saint principe de séparation des pouvoirs. A la faveur de la cérémonie organisée samedi à Alger, en l'honneur de magistrats retraités, il a évoqué les efforts que déploie son syndicat pour gagner la confiance du peuple à travers «la consécration de l'indépendance du pouvoir judiciaire dans le projet de la nouvelle Constitution» et par conséquent «reconsidérer» la composition du Conseil supérieur de la magistrature. Laïdouni n' a pas manqué de signaler au passage que le syndicat oeuvre également à la «révision de la loi électorale». Auparavant, le même responsable avait mis en avant et au nom du SNM un certain nombre de propositions formulées, justement, à la commission de concertation politique autour de l'amendement prévu de la Constitution. M.Djamel Laïdouni, lors d'une réunion sur l'indépendance de la magistrature dans le projet de Constitution et les préoccupations socioprofessionnelles du corps des magistrats a, à ce propos, estimé nécessaire d' «éloigner le pouvoir exécutif représenté en la personne du ministre de la Justice du Conseil supérieur de la magistrature». Par ailleurs, M.Laïdouni a insisté sur l «autonomie matérielle» du magistrat appelant à la consécration d'un «budget autonome» au pouvoir judiciaire pour l'attribution d'un salaire susceptible de mettre le magistrat à l'abri de «toute pression ou tentation». Pour sa part le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Mohamed Charfi, a affirmé devant les membres (SNM) sa disposition pour un dialogue «profond et efficace», pour trouver des solutions «concrètes» aux problèmes du secteur de la justice. Dans une allocution prononcée à l'occasion de la réunion du conseil national du syndicat national des magistrats, le ministre s'est dit prêt pour «un dialogue profond, responsable et efficace pour trouver ensemble des solutions concrètes aux problèmes du secteur de la justice.» Le premier challenge pour notre magistrature est de mériter la confiance du citoyen par la qualité de son jugement, a affirmé M.Charfi, soulignant que les membres du pouvoir judiciaires sont convaincus que la corruption et l'incompétence, l'immoralité et la perversion ne sont pas et ne seront pas une fatalité au pays du million et demi de chahids. Affranchir la justice et la magistrature de la mainmise du politique est plus que jamais à l'ordre du jour. Ceci est d'autant plus vrai que les pays arabes, post- révolution, les magistrats, notamment en Egypte, tonnent contre l'extension des pouvoirs et l'attribution de prérogatives pharaoniques. Un pouvoir judiciaire indépendant et impartial, un barreau indépendant et un parquet objectif et impartial capable d'exercer ses fonctions en conséquence, ainsi que l'intégrité du système judiciaire, sont des préalables indispensables à la protection des droits de l'homme, à l'application de la règle de droit et à la garantie de procès équitables et de l'absence de discrimination dans l'administration de la justice. Tel est l'idéal recommandé par les Nations unies.