Au quatorzième jour de grève des employés d'Algérie Poste, l'ensemble des bureaux de poste du chef-lieu de la commune de Annaba sont toujours hors service. Un bras de fer qui persiste en dépit des assurances apportées par la direction générale et l'appel du syndicat à la reprise et ce, au grand désarroi des usagers pris en otage par une situation conflictuelle qui semble s'étendre dans le temps et dans l'espace. Un fait non négligé par les travailleurs d'Algérie Poste de Annaba. «Nous nous excusons auprès de nos clients de les avoir pris en otage», dira M. Hamlaoui, un syndicaliste. Ainsi, dans le but d'assurer un minimum de service, la direction d'Algérie Poste a recouru aux services des Daip pour apaiser la tension des usagers de la poste, dès 10 h hier. «Le DG nous a déclaré qu'il n'était pas en mesure de donner la prime revendiquée, il a mis en avant le déficit de l'institution», dira M.Hamlaoui. Notre interlocuteur, entouré de travailleurs, s'interroge sur la nature de cette prime de rendement. «Si l'entreprise est déficitaire, à quoi rime la prime de rendement. Pour nous, c'est une prime d'humiliation», s'est insurgé l'homme et les grévistes d'Algérie Poste. Des centaines d'employés de ce secteur ont, après avoir quitté hier, leur poste de travail, investi les arcades de la Grande Poste de Annaba pour manifester le refus du versement de la prime de la honte accordée par la tutelle. Radicalisant leur mouvement, les travailleurs d'Algérie Poste, comptent camper sur leurs positions, jusqu'à satisfaction de la totalité de leurs revendications socioprofessionnelles, dont la réhabilitation des bureaux de poste, une revalorisation du personnel et de meilleures conditions de travail, entre autres points de la plate-forme des revendications. C'est ce que la tutelle doit prendre en considération. Sur un autre volet, les travailleurs grévistes ont pointé un doigt accusateur en direction des décideurs de cette institution qu'ils accusent d'être à l'origine de son déficit. «Ils sont responsables de cette situation, en tout cas, ce n'est pas nous, mais c'est nous qui encaissons un déficit, pendant que les hauts cadres, bénéficient toujours de leurs primes, même en cas de déficit», devaient crier nos interlocuteurs. Sans omettre d'évoquer l'ère de l'ex-directrice, une gestionnaire qui aurait été à l'origine de l'entreprise. «malheureusement, depuis que l'ex-directrice est partie, le secteur a connu une véritable descente aux enfers, elle a été sabotée, notamment après avoir instauré le système des cartes magnétiques et tous les projets d'Algérie Poste à son époque», devaient déclarer les employés avec un grand regret. Pour le moment, la colère du personnel Postier de Annaba est à son apogée et de préconise à un non-dénouement. En tous cas c'est, ce qu'ont fait entendre les Postiers de Annaba: «Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de notre mouvement», ont affirmé les grévistes. C'est pour dire que syndicalistes et grévistes n'affichent aucune satisfaction quant aux nouvelles primes accordées par la tutelle. Unanimes sur la poursuite de l'action, les acteurs de ce mouvement estiment que la grève est motivée par des considérations d'enjeu stratégique.