Les utilisateurs du CCP à Oran garderont sans doute un souvenir amer en cette ultime journée marquant la fin de l'année 2012. Les retraités et les salariés ont eu la désagréable surprise d'apprendre que les postiers ont décidé de protester à travers une grève décidée deux jours auparavant par les représentants syndicaux UGTA. Devant cet état de fait, des milliers d'usagers ont été obligés de faire “du porte à porte" à la recherche d'une agence ouverte. Massivement suivi à Alger et dans le centre du pays, le mouvement a été différemment suivi par les postiers à Oran. Pas plus tard que mardi, un facteur regrettait le fait que la grève à Oran “n'ait pas été largement suivie par l'ensemble des travailleurs d'Algérie Poste". Selon certains grévistes, la suppression de la prime annuelle, habituellement octroyée en sus du salaire de décembre au profit des postiers, a mis le feu aux poudres. “La trésorerie d'Algérie Poste ne connaît pas de problèmes de liquidités, alors pourquoi cette décision arbitraire ?", affirme-t-on au niveau du centre de tri St-Charles. Longtemps ravalée par les postiers, cette situation délétère éclate au grand jour. Le manque de personnel, la surcharge du travail, le poids des contraintes liées aux postes de responsabilité sont mis à l'index par les postiers. “Aucun recrutement n'a été effectué à l'effet de combler le vide laissé par le départ massif des retraités", ajoute-t-on. Selon un receveur d'une agence à l'est de la ville, un autre problème “de fond" est évoqué. Notre interlocuteur, qui affirme effectuer plus de 300 opérations par jour, déplore dans ce contexte la politique des deux poids deux mesures. “Au lieu de 5 employés, nous en sommes réduits à 2 pour satisfaire une population de 65 000 habitants", déplore-t-il. Un autre groupe d'employés ajoute son grain de sel à la discussion. “Savez-vous que le secteur des PTIC est considéré comme l'un des meilleurs employeurs en Algérie ? Malheureusement la majorité des receveurs sont surexploités, exerçant plusieurs emplois à la fois pour un même salaire." Selon eux, une grande partie ahane sous le cumul des fonctions alors que des milliers de jeunes sont sans travail. Avec la reprise du travail et la réouverture des 108 bureaux de poste à travers la wilaya, une grande satisfaction a été constatée auprès des usagers qui ont interpellé la tutelle pour prendre ses responsabilités face à cette paralysie des différents services de la poste. Mardi, le secrétaire générale du MPTIC a indiqué qu'il a “grand espoir qu'il y aura reprise du travail." S'agissant de l'octroi d'une prime de 30 000 DA revendiquée par les travailleurs d'Algérie Poste, le même responsable a précisé que c'est AP qui prendra en charge ce volet. Il a ajouté que le MPTIC “tient à ses engagements, au même titre qu'Algérie Poste", relevant dans le même temps que le budget d'AP a connu “un déficit de près de 700 millions de dinars" en 2011. La grève des postiers déclenchée au centre du pays (différemment suivie à l'Ouest) s'est également répercutée sur les usagers du CCP qui ont été pénalisés par l'absence de connexion avec le réseau d'Algérie Poste. En tout état de cause, les postiers, qui campent sur leurs positions, ont averti que “la reprise s'est effectuée sur fond d'ultimatum." K. R I