«Depuis que toutes les chaînes se livrent cette bataille pour l'audimat, parler de l'intelligence à la télévision, c'est comme si l'on distribuait des guides gastronomiques au Sahel.» Guy Bedos Alors qu'on copie tout sur les Français, il est important de savoir qu'en France, par exemple, on ne nomme pas le président du CSA selon ses compétences mais selon la coloration politique. Demain, il est important de savoir que le futur président du Conseil supérieur de l'audiovisuel algérien sera issu de la majorité ou une personnalité qui a la confiance du président Bouteflika. Ainsi, quoi de mieux pour gérer son image qu'accaparer le patron de l'autorité audiovisuelle. C'est à l'issue du Conseil des ministres que le président français Hollande, a nommé le nouveau président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). C'est le conseiller d'Etat et ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, Olivier Schrameck, 61 ans, qui a été choisi pour présider l'organisme de l'audiovisuel français et remplacer Michel Boyon dont le mandat se termine le 23 janvier au soir. Par ailleurs, deux autres conseillers devraient être nommés en lieu et place d'Alain Méar et de Rachid Arhab, comme nous l'avons annoncé, il n'y a pas longtemps. Selon la presse française, le nouveau patron du CSA est «très urbain, cultivé et doué d'une grande rigueur éthique». C'est lors de son passage à Matignon que France Télévisions a connu la première baisse du temps de publicité, après qu'a été envisagé un temps sa suppression. De même, c'est lui qui a été à l'origine des aides à la presse pour favoriser les investissements dans cette dernière. Enfin, lors de son passage à Matignon, Olivier Schrameck a lancé le premier programme d'action gouvernemental pour la société de l'information. Ce qui est sûr, c'est qu'Olivier Schrameck est un pur produit de la politique socialiste. Enarque, conseiller d'Etat, il fut ensuite ambassadeur de France en Espagne de 2000 à 2004 avant de réintégrer l'institution du Palais-Royal. Il faut dire que son prédécesseur le fut aussi. Nommé en janvier 2007, Michel Boyon était un proche de Jacques Chirac et fut directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin à Matignon. Parmi les grands chantiers d'Olivier Schrameck, préparer les changements des présidents de l'audiovisuel public. Comme pour lui, le nouveau président du CSA devra nommer deux personnalités choisies par les leaders socialistes installés au deux chambres du pouvoir, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone et son homologue du Sénat, Jean-Pierre Bel. Il devra normalement garder Rémy Pflimlin jusqu'à la fin du mandat du président actuel, puisqu'il partage avec lui le respect des formes et l'art de la mesure. [email protected]