Le siège du RND Abdelkader Bensalah aurait le plus de chance de succéder à Ahmed Ouyahia à la tête du parti. Contrairement au FLN, le RND semble régler la problématique relative aux redresseurs. Si Ahmed Ouyahia a jeté l'éponge sous la pression des redresseurs, en revanche on ignore le poids réel de cette composante au niveau du conseil national du parti. La présence de M.Ouyahia, dont la démission a pris officiellement effet hier, à la session ordinaire du conseil national, prévue depuis longtemps est tout à fait écartée par notre source. Certains redresseurs se sont ouvertement exprimés, certains à l'image de Abdeslam Bouchouareb, chef cabinet du secrétaire général qui semble faire la planche, le temps que la vague passe. Membre de la direction du RND et élu en septembre dernier à Rome, vice-président et membre du Comité exécutif de l'Internationale démocrate centriste (IDC) pour un mandat de deux ans, M.Bouchouareb, qui nous a promis de donner son avis sur la situation du parti, s'est rétracté hier en indiquant qu'il était «hospitalisé». D'autres personnalités en vue, supposées faire partie des redresseurs, ne se sont jamais exprimées ouvertement. Toutes les options peuvent se présenter à l'occasion de ladite réunion, indique la même source proche de la direction du parti. Pr Yahia Guidoum, le coordinateur des redresseurs, avait l'air très diminué par la maladie. Contacté par nos soins, ce dernier n'a pas confirmé sa présence à la réunion du conseil national prévue jeudi prochain. «Vu mon état de santé, je ne sais pas si je serais présent», a-t-il dit. L'ordre du jour de la dernière session avant le congrès qui a pris un caractère exceptionnel avec la démission de Ahmed Ouyahia, sera sans doute la désignation du secrétaire général par intérim. Selon une autre source du parti, le conseil national a exigé la dissolution du bureau exécutif composé de 15 membres, dont 5 cumulent les fonctions entre secrétaire de wilaya, député et membre du bureau national. Certains d'entre eux se sont vu former autour d'eux des secrétariats parallèles. Il y a aussi un nombre non négligeable de membres du conseil national qui se sont portés candidats au double scrutin local, qui ont perdu de fait leur qualité de membre de ce conseil. Reste à savoir si Abdelkader Bensalah, l'homme du «consensus» va négocier sans coup férir la transition de sa formation qu'il a dirigée en 1997. De toute évidence, cette période transitoire avant l'heure de vérité, va sans doute donner du fil à retordre aux différentes parties y compris les redresseurs. Ainsi, le parti qui se trouve à la croisée des chemins ne pourra éviter de sombrer dans le tourbillon d'une rude et longue crise, qu'en dépassant le cap de la dernière session ordinaire du conseil national avant le congrès. A partir de cette date, le témoin sera remis à la commission nationale de préparation du congrès qui devra être installée lors de la réunion du conseil national. Si ce dernier sera de fait dissous, les quelque 290 délégués qu'il compte en son sein seront désignés comme congressistes. Les délégués de wilaya, les députés et les sénateurs auront également la qualité de congressistes. Par ailleurs, «lors de la séance d'ouverture de la session, qui sera présidée par le membre le plus âgé du conseil, la vacance du poste de secrétaire général du parti, suite à la démission de son précédent secrétaire général, sera constatée», a indiqué M. Miloud Chorfi, porte-parole du parti. Au cours de cette séance, a-t-il ajouté, il sera procédé à la nomination du nouveau secrétaire général par intérim par les membres du conseil national qui établira l'ordre du jour de la session. «M.Bensalah a le plus de chance d'occuper ce poste et d'être plébiscité par les membres du conseil jusqu'au prochain congrès», a-t-il précisé. Sur l'éventuelle présence des membres qui ont été candidats sur les listes d'autres partis lors des dernières échéances électorales, le porte-parole du RND a estimé que tous les membres du conseil qui sont restés au parti assisteront aux travaux à l'exception de ceux qui se sont portés candidats sur les listes d'autres partis. Quant à la constitution d'une commission chargée de la préparation du prochain congrès du parti lors de cette session, la même source a indiqué que «cette question est du ressort du nouveau secrétaire général par intérim».