Signant l'une des plus virulentes déclarations de sa carrière politique, l'ex-secrétaire général du FLN, le Dr Boualem Benhamouda, a croisé le fer avec le locataire d'El Mouradia. Dans un texte intitulé «Analyse de la situation politique actuelle», qu'il a adressé à Ali Benflis, ficelé dans trois feuillets manuscrits, il a descendu en flammes le président Bouteflika. «L'attaque lancée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, depuis mars 2003 contre le parti du FLN est acharnée, enragée, insensée, illégale, inconstitutionnelle, sa raison principale est le refus du FLN de cautionner encore une fois sa candidature pour un second mandat présidentiel qui serait plus catastrophique que le premier». Connu pour être très peu prolixe et mesuré notamment dans ses déclarations politique, Benhamouda a fait un violent réquisitoire contre M.Bouteflika. «Nous avons affaire à un comportement irresponsable de la part d'un président qui cherche à se maintenir au pouvoir avec tous les moyens et quelles que soient les conséquences.» Celui qui a assisté à tous les congrès du FLN depuis l'indépendance, traite le président de la République de non reconnaissant. «Quand un président casse le parti qui l'a aidé à être élu, quand il ignore la démocratie et la règle de la majorité, quand il veut rester président en pourrissant la situation politique et en orientant l'appareil de l'Etat vers un pouvoir personnel de couleur monarchique (...), un tel président est prêt à tout pour faire plonger l'Algérie dans l'anarchie et le chaos», a-t-il écrit dans son analyse. Cette sortie de Benhamouda intervient deux jours après le soutien exprimé par l'ex-président de la République, Liamine Zeroual, à Ali Benflis. Dans cette avalanche d'accusations, Benhamouda a ponctué son écrit par deux questions non moins accusatrices : «Pourquoi le texte sur le Conseil supérieur de la magistrature destiné à mettre les magistrats à l'abri de toute pression et à concrétiser le principe de l'indépendance de la justice n'a pas vu le jour au cours de ce mandat? Pourquoi la haute cour de l'Etat prônée par l'article 157 de la Constitution pour connaître des actes pouvant être qualifiés de haute trahison du président de la République, des crimes et délits du chef du gouvernement commis dans l'exercice de leurs fonctions n'a pas vu le jour?»