L'économie nationale est plus que jamais dépendante de ses exportations en hydrocarbures qui lui ont permis de dégager un excédent commercial de plus de 27 milliards de dollars en 2012. Inutile de crier cocorico: la nouvelle est bonne en soi, certes, mais cette «performance» met surtout en exergue la fragilité du pays qui reste orphelin d'une économie productrice de richesses. Le pétrole fait vivre 36 millions d'Algériens. Il suffit d'un effondrement de ses cours et l'on broiera, à coup sûr, du noir. Il n'y a donc pas eu de miracle depuis que l'Algérie décide de son destin qui est chevillé aux ressources qu'elle tire de son sous-sol: le pétrole essentiellement. La manne est fabuleuse. Les réserves de change doivent avoir dépassé les 200 milliards de dollars grâce aux exportations des hydrocarbures et à des niveaux du prix du baril de pétrole qui oscillent autour des 110 dollars (Le Brent de la mer du Nord coté à Londres Ndlr). Elles étaient à 186,62 milliards à la fin juin 2012. Les chiffres rendus publics par les Douanes algériennes doivent confirmer cette estimation. «L'Algérie a réalisé un excédent commercial de 27,18 milliards de dollars (mds usd) en 2012, contre 26,24 mds usd en 2011, soit une légère hausse de près de 3,6%» indique le communiqué du Centre national de l'informatique et des statistiques. Pas de quoi pavoiser. Les résultats sont pratiquement les mêmes que ceux obtenus l'an passé. Les exportations d'hydrocarbures demeurent la source essentielle des rentrées de devises. «Les hydrocarbures ont représenté l'essentiel des exportations algériennes avec une part de plus de 97% du volume global des exportations, soit 71,79 mds usd en 2012 contre 71,42 mds usd en 2011, en hausse de seulement de 0,51%,» précise le rapport du Cnis. «Quant aux importations, elles se sont établies à 46,80 mds usd, contre 47,24 mds usd en 2011, accusant ainsi une légère baisse de 0,94%,» poursuivent les services des Douanes. La facture est astronomique et ce, malgré ce léger mieux, somme toute tout à fait insignifiant. Cette note salée demeure supérieure de plus de 6 milliards de dollars par rapport à 2010 et n'arrive plus à être contenue depuis l'année 2008 où elle avait frôlé les 40 milliards de dollars 27,63 milliards en 2007, de l'ordre de 21 milliards de dollars en 2006 et 20 milliards en 2004. La facture des importations alimentaires avoisine les 20% de l'enveloppe globale des importations. L'Algérie paie cher pour répondre aux besoins alimentaires de sa population. «La valeur des importations du chapitre «alimentation» est passée de 9,85 mds usd en 2011 à 8,98 mds usd en 2012» rapporte le Centre national de l'informatique et des statistiques. Les appels de l'Union générale des travailleurs algériens à consommer «algérien», les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour mettre fin aux importations «inutiles», la réduction des importations de céréales...n'ont, selon toute vraisemblance, pas permis de limiter les dégâts. L'Algérie produit peu ou pas assez. La seule solution viable pour l'économie nationale est de s'affranchir de sa dépendance par rapport à ses exportations en hydrocarbures. Hormis le gaz et le pétrole, le pays peine à vendre pour deux milliards de dollars. Les exportations hors hydrocarbures «restent toujours marginales, avec 2,96% du volume global des exportations (2,18 mds usd), malgré une augmentation de plus de 6% par rapport à 2011.» déplore le Centre national de l'informatique et des statistiques. A peine de quoi régler la facture des médicaments! Sans commentaire...