Les Usmistes se sont encore une fois fait damer le pion par leur éternel rival mouloudéen dans un clasico qui a tenu toutes ses promesses. Avant-hier soir, le stade du 5-Juillet a de nouveau connu une véritable ambiance de fête, mais qui a malheureusement été gâchée, à l'occasion du déroulement du derby algérois. Le Clasico qui entrait dans le cadre du déroulement de la 18e journée du championnat professionnel de Ligue 1, entre les éternels frères ennemis de la capitale, a tenu toutes ses promesses. D'ailleurs, côtés tribunes, de très nombreux inconditionnels de l'USM Alger, ainsi que ceux du prestigieux Doyen, ont tenu à marquer leur présence, pour être derrière leurs clubs respectifs, sur une pelouse du 5-Juillet qui a finalement quelque peu tenu le coup. Les Rouge et Noir de Soustara qui étaient au courant du résultat du big match qui s'était déroulé dans l'après-midi à Sétif, entre l'Entente et l'USM El Harrach, se devaient à tout prix de réduire désormais l'écart de 9 points qui les sépare aujourd'hui avec le leader Sétifien. Mais dans le même temps, le Mouloudia était de son côté, obligé de renouer avec la victoire, et surtout remporter un derby qui pouvait sauver la tête de l'entraîneur Djamel Menad. La formation usmiste au sein de laquelle ont été procédés plusieurs changements importants, par rapport à leur dernière sortie à Bologhine, remportée très difficilement aux dépens du MC El Eulma, se devait de donner un meilleur visage, face à un club voisin du Mouloudia, réellement proche de l'implosion, et surtout sous pression. L'équipe alignée d'entrée par le coach Rolland Courbis, avait pourtant fière allure sur le papier avec les Zemmamouche dans les buts, les Meftah, Bedbouda, Chaïfi, Khoualed en défense, les Koudri, Bouchema, Djediat et Fahem Bouazza, au niveau du milieu du terrain, et en attaque pour la première fois, le duo Ziaya- Hanifi. Il est vrai que depuis l'entame de la saison en cours, un élément de la trempe de Mokhtar Benmoussa, figurait par les remplaçants, au même titre que son jeune excellent coéquipier Ferhat. Mais avec le onze sur lequel avait tablé au départ Courbis, les Rouge et Noir étaient logiquement en mesure de répondre du tac au tac au Mouloudia, au sein duquel un Hadj Bouguèche et Mustapha Djallit s'étaient rapidement mis dans le bain d'un derby que les gars de Soustara ont entamé sur la pointe des pieds, prudence oblige. En gardant le monopole du ballon devant leur éternel rival qui semblait réellement crispé par l'importance de ce énième Mouloudia- USMA, les coéquipiers de Fahem Bouazza semblait avoir adopté la tactique de jeu la plus appropriée pour contrecarrer le plan de bataille mis en place par le coach Djamel Menad. Après avoir connu plusieurs chaudes alertes dans leur camp, notamment sous l'impulsion d'un Hadj Bouguèche toujours aussi mobile en attaque, la formation usmiste a failli à deux reprises, surprendre le portier Chaouchi, d'abord par le biais de Ziaya dont l'essai allait percuter la transversale, puis sur un tir terrible de Bouchema qui frôlait le poteau gauche de la cage mouloudéenne. Les Rouge et Noir semblaient donc mieux en place que les Vert et Rouge du Mouloudia, au terme d'une première mi-temps où la bataille du milieu n'a pas connu de vainqueur. Mais c'est au cours du second half que tout s'est joué finalement, et a surtout complètement tourné en défaveur de l'équipe chère à Soustara, malgré l'incorporation deux joueurs à vocation offensive, et souvent percutants en attaque, Benmoussa et Ferhat. Les protégés du coach Rolland Courbis avaient ainsi réussi à faire reculer d'un cran le Mouloudia, mais c'est ce dernier qui allait trouver la faille avant le dernier quart d'heure, par le biais d'un Djallit toujours aussi opportuniste, et à l'affût de la moindre occasion. L'ouverture du score en faveur des Mouloudéens allaient en réalité précipiter la perte des Rouge et Noir, notamment sur le plan du mental, quand Benmoussa allait tout simplement craquer en agressant devant le monde le défenseur Djeghbala. La fin des débats devenait ainsi subitement très houleuse, et marquée pour la première fois par des comportements indignes du prestige du Clasico algérois. Et pour corser le tout, Koudri sera à son tour renvoyé aux vestiaires pour simulation de faute dans les six mètres du Mouloudia, avant que l'arbitre directeur annule pour cause de hors-jeu l'égalisation en deux temps des Rouge et Noir, au cours d'un temps additionnel qui a finalement complètement tourné au cauchemar pour les gars de Soustara. Cette défaite des Rouge et Noir, synonyme de premier derby perdu par Rolland Courbis, est aujourd'hui à mettre d'abord le compte d'une formation usmiste qui a entamé la phase retour du championnat sans réellement convaincre, et surtout sur un visage peu rassurant pour un ténor qui ambitionne de terminer cette saison sur le podium. Rolland Courbis qui avait d'ailleurs clairement reproché à ses joueurs leur manque de professionnalisme, au lendemain du revers essuyé sans gloire à Constantine face aux Sanafir du CSC, a certainement mis le doigt un sérieux manque à gagner qui risque de pénaliser fortement une dream team qui n'arrive toujours pas à passer à la vitesse supérieure. Les Rouge et Noir doivent d'abord s'en prendre à eux-mêmes, avant d'évoquer les arbitres et leurs assistants. Il est clair enfin que vendredi passé, l'USM Alger qui a vraiment dérapé, et surtout disjoncté mentalement au moment le plus important d'un derby qui n'a jamais failli par le passé sur le plan du fair-play. Comme quoi, Courbis va devoir absolument remonter au plus vite les bretelles de ses joueurs.