Le «délabrement avancé» de l'armée malienne rend «plus nécessaire que jamais» la mission de conseil et de formation (EUTM) que s'apprête à lancer l'Union européenne, a déclaré hier le général François Lecointre, qui dirige cette opération. De retour de Bamako, le général Lecointre a assuré que la mission EUTM Mali deviendra opérationnelle à partir de la mi-février, «le 12 ou le 18», et que les premiers soldats maliens débuteront leur formation «à la fin mars, début avril» sur la base militaire de Coulicoro, à environ 200 kilomètres de Bamako. «On nous reproche parfois d'être lents, mais c'est en réalité une mission qui est rapidement mise en place», a-t-il assuré à quelques journalistes à Bruxelles, en marge d'une réunion destinée à évaluer les participations des 27 pays de l'UE à EUTM Mali. «Il ne faut pas oublier qu'elle s'inscrit sur le moyen et long terme», a ajouté le général français, nommé à la tête de la mission le 17 janvier. «Les événements des derniers jours», consécutifs à l'intervention de l'armée française, «ont confirmé la validité et la pertinence de la mission» et «démontré le réel besoin de recréer l'armée malienne, en état de délabrement avancé», selon lui. «Les soldats sont mal formés, mal payés et sous-équipés», manquant notamment d'armements, d'équipements de locomotion et de transmission, a-t-il estimé.