La France a demandé l'aide de ses partenaires européens pour soutenir son opération militaire au Mali, et les ministres des Affaires étrangères des 27 se sont réunis jeudi dernier à Bruxelles pour examiner cette question. A l'issue de cette rencontre, aucun des 26 collègues de la France ne s'est prononcé pour l'envoi de troupes au sol mais, par contre, l'Europe s'implique davantage dans la crise au Sahel en appuyant la formation et la réorganisation des forces armées maliennes. Selon Michael Mann, le porte-parole de la haute représentante Catherine Ashton, au moins huit pays européens ont déjà annoncé leur intention de participer à la mission de l'UE destinée à former et à réorganiser l'armée malienne afin de la rendre capable de mener les opérations de combat visant à rétablir l'intégrité territoriale du Mali. Cette mission, qui pourrait être composée de 500 hommes dont 200 instructeurs, ne participera pas aux opérations de combat mais fournira des conseils en matière de commandement et de contrôle, de logistique et de ressources humaines, ainsi que dans les domaines du droit humanitaire international, de la protection des civils et des droits de l'homme. C'est le général de brigade français François Lecointre qui a été affecté au poste de commandant de cette mission, dont l'état-major sera installé à Bamako. Le nouveau responsable de la mission est invité par le Conseil des 27 à “accélérer la planification et les préparatifs qui permettront de lancer EUTM Mali au plus tard à la mi-février et, à cette fin, d'envoyer une première équipe technique dans les prochains jours à Bamako". Une enveloppe budgétaire de 12,3 millions d'euros a été prévue pour couvrir les coûts communs de l'opération pendant les quinze premiers mois. La mission européenne, qui vient de recevoir le feu vert des responsables des 27, est placée sous la responsabilité du Conseil européen et de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie des 27, et répond à la demande des autorités maliennes et à la résolution 2071 de l'ONU. En décembre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait déjà autorisé le déploiement au Mali d'une force internationale africaine (Afisma) forte de 3 300 hommes pour une période initiale d'une année. A Bruxelles, Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, n'a pas exclu que plusieurs pays européens apportent non seulement une aide logistique mais mettent “à disposition des soldats" ; cependant, a-t-il ajouté, “nous ne pouvons pas les forcer à le faire", car “il y a des limites à la politique de sécurité et de défense". Plusieurs pays de l'Union européenne, comme la Belgique, la Grande-Bretagne ou la Hongrie, mais aussi d'autres pays membres des Nations unies comme le Canada et les Etats-Unis, ont décidé d'apporter leur aide logistique à la France sans pour autant vouloir prendre part aux combats. A M