Les conflits au Mali et en Syrie seront au menu des débats de la 49e Conférence sur la sécurité qui réunit ce week-end à Munich responsables et experts des relations internationales venus du monde entier. Le vice-président américain Joe Biden sera la principale personnalité invitée à ce forum surnommé «le Davos de la défense», en référence au grand rendez-vous du monde économique qui vient de s'achever en Suisse. M. Biden, déjà présent à Munich en 2009, aura précédemment rencontré la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin. Sa tournée européenne le mènera aussi à Londres et Paris, quelques jours après le début du deuxième mandat de Barak Obama. «Je suis bien sûr extrêmement satisfait que la relation transatlantique, l'un des piliers défendus par la Conférence de Munich, soit toujours aussi fort», s'est félicité Wolfgang Ischinger, l'ancien diplomate allemand qui préside ce rendez-vous annuel. Aucune décision n'est attendue durant les deux jours et demi au cours desquels se succèderont les tables rondes sur les grands enjeux actuels, en particulier le Mali à la suite de l'intervention française, l'évolution du «Printemps arabe» et les troubles en Egypte, la cybersécurité ou l'impact de la crise de l'euro, selon les organisateurs. Y interviendront notamment Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, son collègue israélien Ehud Barak, sur le départ, et le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen. Le médiateur international en Syrie, Lakhdar Brahimi, fera le point de sa quête très difficile d'une solution au conflit qui s'éternise. Il a lancé mardi un cri d'alarme pour dénoncer «l'horreur» de la guerre civile, qui a fait 60 000 morts en 22 mois, et demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'agir d'urgence. Le dossier sensible du programme nucléaire de l'Iran pourra être abordé par le chef de la diplomatie de ce pays, Ali Akbar Salehi, et la responsable de la diplomatie européenne Catherine Ashton, qui mène les négociations pour la communauté internationale. Les organisateurs ont tenu compte des critiques dénonçant la conférence de Munich comme un club de «vieux messieurs» débattant entre eux. Ils ont doublé le nombre de femmes présentes cette année, dont la présidente du Kosovo et la ministre des Affaires étrangères du Rwanda.