1152 infractions, toutes liées à l'urbanisme illégal, ont été enregistrées durant l'année dernière Extensions illicites, édification sur des terrasses des immeubles, squat des terrains domaniaux ont été les infractions principales traitées par la police de l'urbanisme. En dépit de toutes les lois l'interdisant, l'urbanisation illicite se poursuit dans la wilaya d'Oran. Cette dernière prend des formes phénoménales ces dernières années. Les bilans fournis par l'inspection régionale de la Sûreté nationale sont révélateurs de l'étendue ahurissante du phénomène. En effet, 1 152 infractions, toutes liées à l'urbanisme illégal, ont été enregistrées durant l'année dernière. Modifications apportées dans les façades principales, extensions illicites, édification sur des terrasses d'immeubles, squat des terrains appartenant aux services domaniaux constituent l'essentiel des infractions qui ont été traitées par la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (Pupe). Cette situation, qui est devenue pandémique, est journellement exercée par des copropriétaires indifférents qui n'hésitent pas à apporter des modifications sur leurs habitations sans pour autant tenir compte des dangers qui peuvent en découler. «Dans la plupart des cas qui ont été relevés, on y trouve des logements de type F2, dont la réalisation remonte aux années 1930 et 1940, qui sont transformés en F3», a indiqué un cadre de l'urbanisme de la wilaya d'Oran. El Bahia, cette belle carte postale aux couleurs chatoyantes tant vantée, des années durant, a perdu son architecture et son charme envoûtant d'antan. Les attaques perpétrées sont devenues récurrentes, aussi bien dans le chef-lieu que dans les zones rurales. Le phénomène des constructions illicites semble avoir atteint un point de non-retour, particulièrement dans les villes de la partie ouest d'Oran comme Aïn El Türck, Bousfer et El Ançor. Plusieurs de ces dernières sont sévèrement contaminées par l'incurable pathologie du troisième millénaire, la généralisation des bidonvilles. Ce phénomène a pris des proportions alarmantes. La wilaya d'Oran, qui continue à ratisser long et large sans grands résultats jusque-là, vient de décider de plusieurs mesures dont essentiellement la prise en charge du vieux bâti en l'éradiquant graduellement tout en procédant au relogement des familles qui y résident. Les bidonvilles ne sont pas en reste dans cette politique qui a été mise en branle. Plus de 300 constructions illicites, dressées dans la localité de Aïn El Türck et ses alentours immédiats, sont concernées par l'opération de démolition qui aura lieu dans les plus brefs délais. Le plus grand lot de ces taudis est enregistré dans la commune de Mers El Kebir. Tout compte fait, 130 habitations de fortune illicitement réalisées seront rasées. La même opération concerne 80 autres taudis dressés dans le chef-lieu de la daïra. Ce n'est pas tout. 100 «favelas» seront démolies dans les communes de Bousfer et El Ançor. Il est utile de rappeler que la bidonvilisation d'Oran s'est développée sur des sites devant abriter des projets d'utilité publique. Pour ce faire, des mises en demeure fixant les délais d'évacuation des lieux ont été adressées aux occupants. Une commission chargée du recensement de ces habitations a été installée. Cette dernière est en passe d'élaboration d'un listing à la fois précis et détaillé contenant toutes les informations sur les squatters. Rien ne va plus à Oran, notamment dans sa périphérie qui est irrémédiablement amochée par l'extension des bidonvilles. El Bahia recense aujourd'hui quelque 8 000 constructions illicites. Ces dernières sont toutes concernées par la démolition dans le cadre du programme de la modernisation d'Oran. Ces édifices illicites sont répartis un peu partout dans les communes de Sidi Chahmi et Es Senia. À la faveur du constat chiffré, les services de la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement de la wilaya d'Oran ont sévèrement réagi en accompagnant, durant l'exercice de l'année écoulée, les services communaux dans les différentes opérations effectuées dans le cadre de la lutte contre la généralisation des constructions illicites. Dans ce chapitre, lesdits services (Pupe) ont sécurisé près de 1 000 opérations de démolition.