Les résultats qu'il a obtenus lors des dernières élections semblent avoir donné des ailes au MPA qui fait de la révision de la Constitution son dada. Auréolé de l'éclatant succès qu'il a remporté lors des dernières élections de novembre, le Mouvement populaire algérien ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et espère tirer profit des bouleversements intervenus, depuis, sur la scène politique algérienne pour continuer sa marche en avant et se placer en tant que nouvelle force qui a, désormais, son mot à dire sur tous les sujets qui intéressent de près ou de loin le pays. Intervenant, hier, à l'occasion de la réunion des présidents des fédérations de son parti, Amara Benyounès est revenu longuement sur ces élections, ainsi que sur les résultats qui ont sanctionné les urnes et propulsé le MPA en tant que troisième force politique, derrière le FLN et le RND. Selon lui, le Mouvement populaire algérien est à la tête de 91 communes et est présent, grâce à ses 1600 élus, dans 43 wilayas. Accusant le wali délégué d'avoir privé le MPA d'une victoire certaine, à l'issue des élections dans la commune d'El Biar, l'orateur a indiqué que l'affaire est entre les mains de la Cour d'Etat et que pour l'heure elle n'a pas encore rendu son verdict. S'adressant aux présidents des fédérations, Amara Benyounès a tenu à rassurer tout le monde, en expliquant qu'il n'était pas là pour sanctionner X ou Y, mais pour analyser les résultats et corriger les erreurs constatées. «Nous ne sommes pas là pour condamner les fédérations qui ont échoué. Nous sommes réunis pour trouver ensemble des solutions», a-t-il confié. Le secrétaire général a abordé, ensuite, les sujets brûlants de l'actualité nationale et internationale, en soulignant que la révision de la Constitution était son dada et le caractère démocratique de l'Etat une constante qu'il faudrait coûte que coûte préserver. «Nous sommes pour un régime présidentiel où le président de la République est élu au suffrage universel», a-t-il précisé. Récusant la thèse selon laquelle le régime parlementaire est un régime démocratique et le régime présidentiel, un régime dictatorial, le leader du MPA est convaincu que la future Constitution sera salvatrice pour le pays et qu'elle renforcera l'Etat de droit. Evoquant le Conseil de la Nation et le rôle moteur qu'il joue dans la vie politique du pays, Amara Benyounès plaide pour son maintien. «Nous voulons que le tiers présidentiel soit maintenu dans la future Constitution», a-t-il affirmé. La stabilité politique du pays dérange beaucoup de pays et contrarie leurs intérêts. De même que l'octroi des libertés.» Selon le chef du MPA, «il faut un équilibre entre la stabilité politique et l'octroi des libertés aux Algériens». Répondant à ceux qui refusaient de croire en l'exception algérienne après les prétendus printemps arabes, le conférencier s'interroge: «Pourquoi ces révolutions n'ont touché que les Républiques et pas les monarchies?» Citant l'exemple de la Tunisie et les scènes de violences auxquelles elle est confrontée depuis la destitution de Zine El Abidine Ben Ali, le secrétaire général du MPA ne croit pas en le printemps tunisien. «Il est maintenant prouvé que ce qui s'est passé en Tunisie n'est autre qu'un un coup d'Etat, tout comme en Libye.» Soutenant l'intervention des forces spéciales de l'Armée algérienne lors de l'attaque terroriste qui avait ciblé le site gazier de In Amenas, la mi-janvier dernier, il est persuadé qu'il s'agit là d'une conspiration internationale qui vise directement l'Algérie parce que, souligne-t-il, c'est le seul pays stable de la région. Et de préciser: «Sur les 32 terroristes qui ont attaqué le site gazier de Tiguentourine, 29 sont de nationalité étrangère. Nous avons affaire à une internationale terroriste.» A ceux qui prétendent qu'il y a eu négligence, Amara Benyounès a répondu qu' «il n'existe pas de risque zéro et que l'important c'était de libérer les otages et l'Algérie l'a fait avec brio.» Au cours de son intervention, il n'a pas manqué de rappeler les objectifs assignés au parti depuis sa création et surtout la mission des fédérations pour la préparation du prochain congrès prévu fin juin ou l'automne prochain.