Amara Benyounès, président du Mouvement populaire algérien (MPA), estime que la révision de la Constitution constitue «une étape très importante» pour le pays dans la mesure où il s'agit de l'élaboration d'un «projet de société pour une très longue durée». Ce projet, a-t-il ajouté, «va décider de l'avenir du pays», appelant à l'éveil et à la vigilance de tous les militants de son parti. Lors de son discours prononcé à l'ouverture de la rencontre des présidents des fédérations des 48 wilayas hier à Alger, M. Benyounès défendait l'idée de la tenue d'un référendum populaire pour faire passer le projet de révision constitutionnelle. Pour cela, il a appelé ses militants à «une mobilisation forte et générale afin de participer et de bien se préparer à l'animation de ce débat qui aura un caractère national». M. Benyounès va jusqu'à suspendre la fixation de la date du congrès extraordinaire de son parti, prévu initialement fin juin 2013, à l'annonce du lancement de ce projet. Selon lui, les présidents des fédérations sont appelés à débattre de cette question puisque la commission nationale de préparation du congrès extraordinaire du MPA a été installée la semaine dernière et a arrêté la date de fin juin pour la tenue de cette importante rencontre. «Mais cette date n'est pas encore définitive et dépendra de l'annonce de la révision constitutionnelle, ce qui va nous obliger à la reporter à l'hiver prochain», a dit le président du parti. «Le référendum est l'une des options retenues dans la réglementation régissant la révision constitutionnelle. Nous, au MPA, nous défendons cette option et nous préparons notre base militante à cette éventualité», nous a précisé Mohamed El Mourou, membre fondateur du parti, en marge de l'allocution du président du MPA. M. Benyounès a affirmé aussi que son parti défend quatre points sur lesquels il refusera toute concession. Il s'agit, a-t-il dit, du «caractère républicain et démocratique de l'Etat» qui consacre les lourds sacrifices payés par le peuple algérien durant la décennie noire. «La future Constitution doit préserver ce caractère. Le MPA rejette tout débat sur ce principe et nous sommes confiants que les propositions du chef de l'Etat vont répondre à cette aspiration», a-t-il indiqué. Le MPA défend le régime semi-présidentiel garantissant une transparence des élections. Il a également défendu le maintien du tiers présidentiel au Conseil de la nation. «Ce tiers bloquant permet de préserver les équilibres», a-t-il dit. Il a également plaidé en faveur de plus de droits et de libertés individuelles. «Lors de notre rencontre avec le Premier ministre, nous avons plaidé pour trouver un équilibre entre la stabilité du pays et l'octroi des libertés aux Algériens», a-t-il précisé. L'autre rendez-vous décisif de l'Algérie concerne l'élection présidentielle de 2014. «Pour nous, il est important de préserver la stabilité et l'indépendance de l'Algérie. Pour cela, nous avons besoin d'une unité nationale sur un projet de société fort». Il a salué «l'abandon» de l'idée de la constituante en Algérie à laquelle ont appelé plusieurs formations politiques algériennes. Revenant sur les questions internes du parti, il a rappelé les résultats satisfaisants obtenus par son parti lors des précédentes échéances électorales et a appelé ses cadres à «une préparation sérieuse» du prochain congrès qui doit être marqué par un «débat sérieux sur la situation actuelle du peuple» afin de préserver «l'image d'un parti représentant la troisième force politique du pays, d'un parti sérieux et aux grandes ambitions».