Deux lignes parallèles ne se rencontrent jamais. La situation au sein du FLN obéit parfaitement à cette règle géométrique. Toutes les instances du parti, le bureau politique, le Comité central sont divisés. Même le congrès extraordinaire, ou ordinaire, prévu en 2015 ne sauront ressouder les rangs du parti. Mais qui sera en mesure de sauver le FLN de la dérive? La prédiction de certains analystes avertis est en passe de se vérifier: «La destruction programmée du FLN se confirme.» Après plus de deux ans de rivalités, couronnées par un premier vote, la ligne de fracture s'est approfondie. Jamais dans l'histoire du FLN, la cassure n'a été aussi prononcée. Si l'on prend en compte le manque de cohérence et d'homogénéité dans le camp des opposants à Abdelaziz Belkhadem, on se demande par quelle cécité on a accepté tous les points inscrits à l'ordre du jour. C'est peut-être cette brèche qui a permis au secrétaire général déchu de revenir à la charge. «Sorti par la petite porte, il revient au galop.» A la veille de l'ouverture de la première séance de la sixième session, 233 signataires, ont été comptés. Cependant, le vote a démontré que pas moins de 80 personnes n'ont pas tenu leur engagement, affirme des membres du Comité central. Illustrant cet état de fait, «le président de la commission de discipline, Amar Louzani, a confié sa voix à Abdelkader Hadjar en vue de voter pour le retrait de confiance à Belkhadem», selon plusieurs membres du Comité central. Les mêmes sources affirment que «le secrétaire de la mouhafadha de Constantine, également député, a remis une procuration à Amar Tou, en vue de voter contre Belkhadem. Une affaire «de promotion d'un membre de la famille au département de transport», a fait changer de position à ce membre du CC, selon nos interlocuteurs. Pour ne citer que ceux-là, il est clair que «l'argent sale, l'achat des voix et des consciences, ont déterminé, encore une fois, l'issue du scrutin». De même qu'aucun nom, aucun rassembleur, encore moins un homme de consensus n'est sorti du lot des opposants en guise de perspective, une stratégie, une feuille de route à même de damer le pion à Belkhadem. Au contraire, des ambitions des uns et des autres se sont fait jour. D'aucuns susurrent le retour de Saïdani, l'appétit d'Amar Tou et l'ambition de M.Bouhara. Abdelaziz Belkhadem a estimé, dès son retour à l'hôtel, que le seul lien entre ses «opposants et lui était le départ de Belkhadem et rien d'autre». «Tout responsable destitué pouvait revenir à la charge, en allusion à son probable retour à la tête du parti», a-t-il ajouté, vendredi dernier. Malheureux comme une pierre, Abdelaziz Belkhadem qui a quitté la scène, est retourné en trombe tout ragaillardi! Dans ce contexte, le coordinateur des redresseurs, M.Abada dira que «le secrétaire général déchu est sous une énorme pression engagée par différents cercles». Pour l'anecdote: au passage de Belkhadem, qui quittait l'hôtel avec escorte, un membre réputé très proche de Belkhadem a fait une petite confidence. Il a confié qu'il sera de retour dans quelques instants. La petite phrase a d'abord prêté à sourire avant de s'avérer être fondée. Dès lors, on se demande si Belkhadem a prémédité son coup ou n'est-il plutôt qu'un pantin dont les ficelles sont tirées ailleurs en coulisses impénétrables et insondables? Par ailleurs, l'opération de dépôt des candidatures pour le poste de secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) s'est poursuivi hier, à l'occasion de la tenue de la troisième séance de la 6e session du Comité central. Trois nouveaux candidats ont déposé leur candidature, à savoir Yamina Meftahi, Ahmed Hanoufa et Brahim H'lima, portant ainsi à six le nombre de candidats qui briguent le poste de secrétaire général du parti. Trois membres du Comité central se sont déjà portés candidats, à savoir Baya Nassima Khellaf, Noureddine Djaâfar et Nouredine Sed. De leur côté, les contestataires du Comité central ont décidé d'investir la salle de réunion. «Organiser des élections aujourd'hui est irresponsable. Il faut prendre du temps pour s'entendre sur une personnalité consensuelle pour diriger le parti», a déclaré à la presse M.Ziari. Pour le ministre de la Santé, la session du Comité central du FLN a été levée jeudi soir. «Ce que fait Belkhadem actuellement est illégal», a-t-il estimé. Haïchour, quant à lui, soutient la proposition de Belkhadem d'élire un nouveau secrétaire général aujourd'hui. Enfin, le membre le plus âgé du Bureau politique du FLN a levé la séance du Comité central (CC). Il a annoncé qu'une session extraordinaire de cette instance souveraine entre deux congrès, sera convoquée dans les prochains jours, pour l'élection d'un nouveau secrétaire général.