Sécurité, justice et Etat de droit en Libye seront au cœur d'une réunion internationale mardi prochain à Paris, près de deux ans après le début de la révolution qui a abouti à la fin du régime de Kadhafi en octobre 2011, a annoncé mardi le ministère français des Affaires étrangères. Les ministres ou hauts fonctionnaires de quatorze pays et organisations - USA, Européens, ONU.... - se réuniront à Paris sous l'égide du chef de la diplomatie française Laurent Fabius et de son homologue ou d'un autre haut représentant libyen. L'objectif de cette réunion, à l'initiative de Tripoli, «est d'identifier et de mettre en oeuvre des projets de coopération dans les domaines de la sécurité, de la justice et de l'Etat de droit », a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Philippe Lalliot. Cette réunion devrait être suivie le lendemain par une visite à Paris du Premier ministre libyen Ali Zeidan, selon une source diplomatique. Fin janvier, les ministres européens des Affaires étrangères ont donné leur feu vert au lancement d'une mission de l'UE destinée à aider la Libye à mieux contrôler ses frontières, un enjeu jugé prioritaire dans le contexte tendu au Sahel. Cette mission civile prévoit le déploiement d'experts de l'UE et son mandat sera d'au moins deux ans. Deux ans après la révolution puis l'intervention internationale qui a renversé Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011, l'insécurité reste un problème lancinant en Libye. Les nouvelles autorités de Tripoli peinent à surveiller les frontières terrestres qui s'étendent sur 4.000 km, souvent dans des zones désertiques où passent des trafics en tous genres. La Libye est également dotée d'une frontière maritime longue de 2.000 km et confrontée à un afflux d'immigrants clandestins venus d'Afrique sub-saharienne et souhaitant rallier l'Europe. En décembre, le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays, avait ordonné la fermeture des frontières avec l'Algérie, le Niger, le Soudan et le Tchad, décrétant le sud du pays zone militaire fermée. Cette décision avait été justifiée par une détérioration de la sécurité, notamment en raison de la crise au Mali, liée en partie au passage d'armes et de combattants qui transitent par les pays frontaliers comme le Niger ou l'Algérie. Fin janvier, plusieurs pays occidentaux, dont la Grande-Bretagne et la France, avaient appelé leurs ressortissants à quitter la ville libyenne de Benghazi (est) en raison de «menaces ». C'est dans cette ville que s'était produit un attentat meurtrier contre le consulat américain en septembre 2012 où avait péri l'ambassadeur.