Le désenclavement serait-il simplement une affaire de réouverture de principaux axes routiers nationaux après l'opération de déneigement? La réponse est affirmative lorsqu'on écoute les responsables qui en ont la charge, mais dans la réalité, on est tenté par la réponse inverse. Les principaux axes routiers sont certes importants mais pour accéder dans les régions où vit la population, l'opération de déneigement devrait être plus large. A Béjaïa, depuis l'arrivée des intempéries, les responsables de la DTP ne parlent que des routes nationales 9, 106, 75 et 12; on indiquait encore hier sur les ondes de la radio locale, que la circulation demeurait difficile et dangereuse sur certains axes routiers, en raison de l'enneigement de la chaussée. La poudreuse a atteint 50 cm sur la RN 26 A reliant Akbou à Tizi Ouzou. Hier encore cette route est restée coupée à la circulation à hauteur du PK7 à Chellata. C'était le cas également sur les chemins de wilaya 15, 07, 25, 159, 173 et 17. Sur les chemins communaux, dont on parle très peu, le trafic routier a été fortement perturbé. La tempête de neige a affecté sérieusement les régions rurales. Des dizaines de villages situés sur les deux rives de la haute vallée de la Soummam sont coupés du monde. Conséquemment, le gaz et autres denrées alimentaires commencent à manquer. La première alerte est venue de Taourirth Ighil. Amar Amour, le maire de cette commune a regretté hier que Naftal n'ait pas tenu sa promesse d'alimenter sa commune. «On nous a promis un camion pour avant hier (vendredi) mais nous n'avons rien reçu», a-t-il déclaré. A Kendira, on expliquait l'absence de déneigement des axes menant vers les villages par le manque de moyens adéquats. «Nos engins sont souvent bloqués dans les villages en raison de l'abondance de la neige», souligne un employé des services de déneigement. Dans les régions montagneuses, les parents se demandaient s'ils allaient, aujourd'hui, autoriser leurs enfants à aller à l'école. Depuis quelques jours déjà, les élèves scolarisés dans plusieurs régions montagneuses n'ont pas pu se rendre dans les écoles, les CEM et les lycées. C'est le cas à Feraoun, Kendira, Barbacha, Taourirt Ighil, Adekar et Akfadou. Les vacances forcées risquent de se poursuivre encore aujourd'hui si l'on considère le bulletin météo spécial, diffusé par les services de météo Algérie, mercredi dernier valable jusqu'à demain, qui annonce des chutes de neige qui toucheraient les régions du Centre et de l'Est du pays à 400 m. Sur les lieux plus élevés on annonce des couches de 50 cm, selon le même BMS. Ce qui risque d'engendrer bien des inconvénients pour les populations des régions à accès difficiles. Dans les villes, ce sont les inondations et les infiltrations d'eaux pluviales, qui sont signalées à Béjaïa. Si Naftal assure que le gaz butane est disponible en quantités suffisantes, il reste que sa distribution et son acheminement vers les villages les plus reculés est une autre affaire.