La proposition des Etats-Unis pour un dialogue bilatéral avec l'Iran sur le dossier nucléaire est un «changement de ton nécessaire mais pas suffisant», a affirmé hier le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, tout en fustigeant les sanctions américaines. «Le changement de ton est nécessaire mais pas suffisant. Arrêtez de pointer une arme sur nous et moi-même je négocierai avec vous», a lancé le président à l'adresse des Etats-Unis, dans un discours à Téhéran pour marquer le 34e anniversaire de la Révolution islamique. «Vous avez tout fait pour nous empêcher de devenir (un pays) nucléaire et vous avez échoué. La meilleure solution est la coopération et l'entente», a-t-il ajouté, en appelant à «un dialogue dans le respect, la justice et non sous la pression». Les Etats-Unis, ennemi historique du régime islamique, ont annoncé ces derniers jours être prêts à un dialogue bilatéral direct avec Téhéran pour tenter de résoudre la crise nucléaire, tout en imposant de nouvelles sanctions unilatérales contre l'Iran. Le vice-président américain Joe Biden avait la semaine dernière fait une «offre sérieuse» de dialogue direct et bilatéral avec les Iraniens, dans le cadre des négociations entre Téhéran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) sur le dossier nucléaire. Mais le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a rejeté jeudi tout dialogue sous la menace. M.Ahmadinejad a appelé hier les Iraniens à rester «unis derrière le guide» suprême, qui a le dernier mot notamment sur les activités nucléaires et la diplomatie, réaffirmant que «la nation iranienne ne renoncera pas d'un iota à ses droits légitimes» concernant le nucléaire. Les puissances occidentales et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous le couvert de son programme civil, une accusation que Téhéran nie catégoriquement. Après plusieurs mois d'interruption, le groupe 5+1 et l'Iran doivent reprendre leurs discussions le 26 février au Kazakhstan.