La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a prévenu que l'administration Obama n'accepterait pas que l'Iran détienne l'arme nucléaire, et travaille à des sanctions "douloureuses" pour convaincre Téhéran d'abandonner tout programme nucléaire à des fins militaires. Dans le discours qu'elle doit tenir lundi devant un groupe de soutien à Israël, Hillary Clinton devrait souligner que certains membres du gouvernement iranien représentent "une menace" pour le peuple iranien et la région. Et de prévenir les responsables iraniens qu'il y aurait "des véritables conséquences" si Téhéran ne prouvait pas que ses activités nucléaires sont pacifiques. "Notre but n'est pas une escalade dans les sanctions, mais des sanctions qui vont faire mal", devrait déclarer la cheffe de la diplomatie américaine devant le comité des affaires publiques américano-israélienne. "Je vais être très claire: les Etats-Unis sont déterminés à empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire", a-t-elle prévu de dire, selon le texte de son discours diffusé par le Département d'Etat. Dans le cas contraire, cela encouragerait les terroristes et entraînerait une course à l'armement qui déstabiliserait le Moyen-Orient". "C'est inacceptable. Inacceptable pour les Etats-Unis. Inacceptable pour Israël. et inacceptable pour la région et la communauté internationale". Notons que le guide suprême iranien Ali Khamenei s'en est pris aux Etats-Unis dimanche, accusant Washington de comploter pour renverser le régime et offrant une réponse pour le moins glaciale à l'ouverture proposée par le président Barack Obama pour de meilleures relations culturelles avec l'Iran. L'ayatollah Khamenei n'a pas rejeté la proposition du chef de la Maison Blanche. Mais il a souligné que jusqu'à présent, les offres américaines faites à Téhéran avaient été une déception. Dans un message diffusé vendredi soir pour coïncider avec le Nouvel an iranien, Barack Obama a déclaré aux Iraniens que les Américains souhaitaient de meilleurs échanges culturels avec leur pays, tout en critiquant la direction iranienne, lui reprochant de "tourner le dos" aux ouvertures américaines. Le chef de la Maison Blanche a précisé que la proposition américaine d'un dialogue diplomatique tenait toujours mais que le gouvernement iranien avait choisi l'isolement. L'ayatollah Khamenei, qui a le dernier mot concernant toutes les affaires politiques en Iran, a riposté dans un discours diffusé à la télévision qu'il a prononcé à l'occasion d'une visite à Mechhed (nord-est). "Vous ne pouvez pas parler de paix et d'amitié tout en complotant pour frapper l'Iran", a-t-il lancé à l'adresse des Américains. Il a en particulier dénoncé les critiques formulées par les Etats-Unis devant la répression des opposants après l'élection présidentielle contestée de juin. Les autorités iraniennes ont arrêté plusieurs milliers de personnes après des manifestations contre l'annonce de la réelection du président Mahmoud Ahmadinejad et les accusations de fraude. En référence au message de Barack Obama, Ali Khamenei a déclaré que l'Iran "examinera la question" avec acuité afin de "déterminer s'il s'agit vraiment d'une main et d'intentions amicales" ou d'un geste "hostile dans un cadre trompeur". "La nouvelle administration américaine se déclare disposée à normaliser les relations. Mais malheureusement, dans la pratique, elle fait le contraire", a-t-il lancé à une large foule à Mechhed. A plusieurs reprises, les slogans "A mort l'Amérique" et "A mort Obama" ont été repris dans l'assistance.Les Etats-Unis, qui n'ont pas de relations diplomatiques formelles avec l'Iran depuis la révolution islamique de 1979, poussent aux Nations unies pour imposer des sanctions à Téhéran en raison de son refus de mettre un frein à ses activités d'enrichissement d'uranium.