L'armée française a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi le commissariat de la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, où se trouvaient des islamistes armés qui avaient affronté des soldats de l'armée malienne, ont indiqué des témoins. Plusieurs témoins ont dit avoir vu « un hélicoptère » de l'armée française bombarder le bâtiment, totalement détruit, a constaté un journaliste qui a également vu des débris de corps humains aux alentours. Un autre témoin a affirmé de son côté qu'un des islamistes qui se trouvaient à l'intérieur du commissariat s'était également fait exploser. Le bombardement du commissariat de la ville, ancien siège de la «police islamique » avant l'arrivée des armées française et malienne le 26 janvier, est survenu après une recrudescence des activités des islamistes armés qui, après avoir apparemment fui la ville dans un premier temps, y sont revenus ces derniers jours. Depuis vendredi, ils y ont commis deux attentats suicides contre un poste de contrôle de l'armée malienne à la sortie nord de la ville, en direction de Bourem. Ce poste de contrôle a été renforcé par des soldats français, a-t-on constaté lundi matin un journaliste. Ces attentats ont été revendiqués par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), groupe islamiste armé qui tenait totalement la ville depuis juin 2012, y commettant de nombreuses exactions au nom d'une interprétation rigoriste de la charia (loi islamique). Outre ces attentats suicides, des combattants jihadistes ont affronté dimanche pendant plusieurs heures des soldats maliens lors de combats de rue en plein centre-ville.