«Il n'y a pas de place pour de tels comportements dans la police de notre pays», a réagi le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Le corps du jeune Yacine Aïbeche, tué par balle, jeudi dernier en France, alors qu'il veillait avec un groupe de copains, sur un trottoir de la rue Roger-Salengro à Marseille, a été rapatrié, hier, Dimanche, à Annaba. Arrivé à 12h30 à l'aéroport Rabah-Bitat, des membres de la famille maternelle ont récupéré la dépouille mortelle, accompagnée par sa mère. Natif de Marseille, le défunt âgé de 19 ans a rendu l'âme, aux environs de 2h40, dans la nuit du mercredi à jeudi, quelques heures après son transfert à l'hôpital, suite à ses graves blessures, qui lui ont été portées par un policier «en état d'ivresse». Selon les informations recueillies auprès de la famille du jeune Yacine qui a été enterré au cimetière de Sidi Harb de Annaba, ce serait l'épicier chez qui le policier meurtrier s'était rendu pour s'approvisionner en bière qui avait «demandé au policier de chasser Yacine et ses copains, sous prétexte qu'ils le dérangeaient. C'est la vérité que les services de sécurité français tenteraient de cacher, en avançant la thèse de l'altercation, pour des raisons inconnues», ont fait savoir des membres de sa famille. Les dessous de ce drame tendent à être occultés. Vraisemblablement, ont veut protéger ce policier qui n'était pas en service et qui avait agi en usant de son arme qu'il n'était pas censé porter, mais qui était surtout en état d'ébriété. Qu'il soit né en France ou en Algérie, la victime reste toujours cet «Algérien» que l'on tue sous le prétexte de l'erreur et qu'on abandonne, comme ce fut le cas du jeune Aïbeche Yacine, que le «gardien de la paix», avait laissé derrière lui, après l'avoir atteint mortellement à l'artère fémorale. Un copain l'avait évacué à l'hôpital dans sa voiture. «Malheureusement, c'était trop tard, Yacine a perdu beaucoup de sang, l'hôpital annonce la nouvelle à sa famille.» Pendant que la nouvelle était tombée comme un couperet sur la famille du jeune, les services de police de Marseille ont engagé une information pour identifier le propriétaire de l'arme à feu. C'est d'ailleurs, l'épicier qui a révélé l'identité du policier. Interpellé jeudi matin et placé en garde à vue, le policier devra sans doute apporter un éclairage sur les circonstances du drame, d'autant plus que des indiscrétions font état de la présence de témoins oculaires sur les lieux où s'était installé Yacine et son groupe. Pour l'heure, la douleur est immense et la maman du défunt sous le choc, n'a pu faire aucune déclaration, mais espère seulement que l'assassinat de son fils ne passera pas sans que justice ne lui soit rendue.