Le Premier ministre britannique, David Cameron, avec son hôte,le secrétaire d'Etat américain, John Kerry John Kerry s'est entretenu hier avec le Premier ministre britannique, David Cameron, et son homologue, William Hague, première étape d'une tournée en Europe et dans le Monde arabe pour parler des crises internationales. Mais ce premier voyage à l'étranger du nouveau patron de la diplomatie américaine risque d'être gâché par la menace brandie par l'opposition syrienne de boycotter une réunion internationale jeudi à Rome. Arrivé dimanche soir à Londres, M.Kerry a rencontré hier matin M.Cameron avant des entretiens avec M.Hague et avec le chef des services du renseignement extérieur MI6, John Sawers. Un point de presse des deux ministres des Affaires étrangères est prévu en début d'après-midi. M.Kerry se rendra ensuite à Berlin puis, successivement et jusqu'au 6 mars, à Paris, Rome, Ankara, Le Caire, Riyadh, Abou Dhabi et Doha. Un temps évoqué par les Palestiniens, le passage du secrétaire d'Etat en Israël et en Cisjordanie ne figure pas au programme du département d'Etat. Le président américain Barack Obama doit s'y rendre dans un mois. Les étapes européennes de la tournée de M.Kerry sont surtout l'occasion de parler de la guerre en Syrie, «l'un des dossiers les plus brûlants» pour les alliés occidentaux, a expliqué à quelques journalistes un haut responsable du département d'Etat. Depuis dimanche, la diplomatie américaine s'échine à convaincre l'opposition syrienne de ne pas boycotter une réunion des Amis du peuple syrien programmée jeudi dans la capitale italienne, l'un des points d'orgue du voyage de M.Kerry. Le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, a annoncé samedi la suspension de la participation de l'opposition à cette réunion à laquelle doivent participer 11 pays. Il entend ainsi dénoncer le «silence international sur les crimes» commis par Damas, après des tirs meurtriers de missiles contre Alep (nord). Washington les a condamnés avec force. «Nous essayons d'insister (...) sur l'occasion qui leur est offerte à Rome de voir les pays qui les soutiennent le plus et de venir nous présenter la situation sur le terrain en termes sécuritaires, humanitaires, politiques et économiques», a argumenté dimanche soir un responsable de l'administration américaine. Des diplomates faisaient état de grandes divisions au sein de l'opposition syrienne, entre les combattants en Syrie et les responsables politiques en exil. Mais à Washington, on semblait avoir bon espoir d'arriver à persuader la Coalition de faire le voyage à Rome. La Syrie dominera aussi l'étape berlinoise de M.Kerry avec un face-à-face aujourd'hui avec son homologue russe Sergueï Lavrov. «Nous avons le sentiment que la Russie peut jouer un rôle clé pour convaincre le régime (syrien) (...) du besoin d'une transition politique», a plaidé le responsable du département d'Etat, qui ne table toutefois pas sur une «grande percée» à l'issue de cette bilatérale. L'entrevue Kerry-Lavrov sera aussi concomitante avec des négociations sur l'Iran, à Almaty, au Kazakhstan, entre le groupe P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et Téhéran sur son programme nucléaire controversé. Washington se félicite d'une position «commune» entre les six grandes puissances. M.Kerry, chaud partisan de liens transatlantiques solides, réserve sa première tournée de secrétaire d'Etat à l'Europe. Les Américains estiment être «stratégiquement probablement plus alignés que jamais» avec leurs alliés de l'Union européenne. Quant à la perspective d'un référendum au Royaume-Uni sur son appartenance à l'UE, M.Kerry devrait répéter à ses interlocuteurs la position du président Obama: «Nous soutenons un Royaume-Uni qui parle haut et fort au sein d'une Union européenne forte», a résumé le responsable du département d'Etat.