L'artiste continue le combat à sa façon «On m'a ramené à l'âge de 20 ans à la salle Atlas», a déclaré Akli Yahyathen en marge de la clôture de la soirée de jeudi dernier. Depuis belle lurette, la salle Atlas de Bab El Oued à Alger, n'a pas fait le plein. Il a fallu rendre hommage à Akli Yahyathen, dans la soirée de jeudi dernier, pour voir de près, des centaines de familles qui se sont déplacées pour casser la routine et redécouvrir un des chantres de la chanson algérienne en général, et kabyle, en particulier. «Je suis très heureux. On m'a ramené à l'age de 20 ans à la salle Atlas», a déclaré Akli Yahyathen, en marge de la clôture de la soirée. Aït Meguellet a chanté une des chansons du maître, Jahagh Bezzaf Dhameziane (Adolescent, je me suis retrouvé très loin des miens), ainsi qu'une chanson phare, Afenane (l'artiste), en hommage à Akli Yahyathen et à tous les artistes qui nous ont quittés et à ceux qui sont en vie. D'ailleurs, Lounis Aït Menguellet a soulevé lui aussi, des tonnerres d'applaudissements et des youyous des familles qui ne cessent de le suivre où qu'il soit. Farid Ferragui, lui aussi, a bercé des centaines de ses fans qui l'ont écouté admirablement. Comme tous les grands artistes modestes et qui ont le sens de l'autocritique et de la performance de manière continue, Aït Menguellet et Farid Ferragui n'ont pas hésité à demander des excuses au grand public, si jamais quelque chose manquait dans leurs prestations. En présence d'un public connaisseur, les trois vedettes de la chanson algérienne, ont procuré des moments d'évasion inoubliable à l'occasion de cet hommage qui a été rendu par l'Office national des droits d'auteur et le ministère de la Culture, qui continuent tant bien que mal à donner un minimum d'animation culturelle et artistique, tant attendue à travers toutes les wilayas du pays et plus précisément dans la capitale. Le chanteur chaâbi Nacer Mokdad et Amel Zen n'ont pas raté l'occasion pour reprendre quelques tubes d'Akli Yahya-then qui ont été repris par le formidable public. Chantant en kabyle et en arabe dialectal, Kamel Hamadi, talentueux auteur-compositeur de la chanson algérienne dans toutes ses dimensions, a relaté l'historique de Akli Yahyathen depuis ses débuts à l'immigration jusqu'à nos jours. «Le défunt Cheikh El Hasnaoui a cédé son mandole à Akli Yahyathen en guise de reconnaissance, lors d'une rencontre musicale conviviale en France», a révélé Kamel Hamadi. Ancien militant de la cause nationale durant la guerre de Libération, Akli Yahyathen, collecteur de fonds au profit de la cause algérienne, a passé six mois en prison, d'où l'inspiration de la fameuse chanson Ya l'menfi, que tout le monde a fredonnée un jour ou l'autre dans sa vie. Sa bonne fréquentation, notamment les grands artistes de l'époque de Slimane Azem, Amraoui Missoum, Hadj M'hamed El Anka, Ahmed Wahbi, Cheikh El Hasnaoui, ont été d'un grand apport pour l'évolution de la carrière artistique du chantre Akli Yahyathen.