La liste des 195 logements sociaux soulève la colère des citoyens. La grogne des citoyens de la localité d'Es-Sénia risque de s'exacerber dans les prochains jours si la liste des bénéficiaires des 195 logements sociaux n'est pas révisée. C'est l'avis de bon nombre d'habitants que nous avons rencontrés et qui ont affirmé que la liste, objet de leur courroux, constitue une véritable «hogra» et une atteinte aux droits du citoyen. Il faut dire que la commune d'Es-Sénia compte environ 6000 demandeurs de logement. Ce chiffre est effarant par rapport à l'offre qui, elle, est dérisoire. «Cet état de fait devait inciter la commission d'attribution des logements à définir des critères stricts pour dégager les bénéficiaires les plus méritants», dira un citoyen. La liste comporte selon des sources différentes, des noms d'entrepreneurs au-dessus de tout besoin, des célibataires, des élus n'habitant pas la localité et des proches des responsables locaux. «Des élus censés défendre les intérêts des citoyens ont bénéficié, grâce à des prête-noms, des logements dans la liste des bénéficiaires. Un élu a même porté le nom de sa ur la liste, alors que le tout Es-Sénia sait qu'il n'est nullement dans le besoin», dira un citoyen qui exhibe avec lassitude un récépissé de dépôt de demande de logement qui date de 1986. Du côté de l'APC, on soutient que la liste est le résultat d'un travail préliminaire et que les citoyens peuvent déposer des recours justifiés pour une révision. «Nous attendons les recours et la colère des citoyens est justifiée même si nous estimons que la commission a fait un travail colossal pour choisir entre 6000 demandeurs la liste des bénéficiaires», précisera un élu. Un autre citoyen évoquant le sujet dira que l'APC vient de porter un coup à la crédibilité du FLN dans la région. «Les élus, surtout ceux issus des rangs de l'ex-parti unique, sont tombés dans un piège tendu par la mafia locale. Au lieu de prouver qu'ils sont élus pour servir, ils se sont servis à la première occasion, c'est malheureux pour le FLN et sa direction nationale doit réagir pour que cet incident ne soit pas exploité contre le parti par les autres forces politiques», avoue un citoyen. Aux dernières nouvelles, le wali d'Oran pourrait prononcer l'annulation de la liste qui continue de susciter la colère des habitants qui menacent de recourir à des actions de rue si les «indus bénéficiaires» ne sont pas retirés de la liste. Et en attendant qu'une solution soit trouvée à ce problème, les habitants de la localité d'Aïn El Turck, eux aussi attendent avec anxiété l'affichage de la liste des bénéficiaires de logements, qu'on dit imminent et qui pourrait soulever des contestations si d'aventure des noms indésirables venaient à s'y glisser.