Le citoyen est pris en otage Un bras de fer opposant le syndicat de l'entreprise et les employés est la cause essentielle de cette grève qui risque encore une fois de provoquer une pénurie de lait. La grève de la laiterie publique Colaital de Birkhadem se poursuit et cela depuis jeudi dernier. La cause? Un bras de fer qui oppose le syndicat de l'entreprise et les employés. Ces derniers continuent de demander le départ du syndicat actuel à leur tête le secrétaire général Khelifi Ali. Alors que celui-ci se défend et dénonce: «Les grévistes ne représentent pas la majorité des employés. C'est un petit groupe qui a utilisé la force pour arrêter les activités de l'entreprise.» «Ils ont pris en otage l'entreprise et les citoyens», a ajouté M.Khlifi qui est venu à la rédaction de L'Expression. «Ils ont menacé leurs collègues les obligeant à faire grève. Malgré cela, l'entreprise a repris ses activités hier. On a produit 5000 litres de lait caillé, de la crème fraîche...», témoigne-t-il. «Néanmoins, on n'a pas pu les mettre en bouteille car ils ont été malins, ils ont réussi à bloquer une unité stratégique qui est celle du pré-pack», a t-il expliqué. Cependant, il précise que tous les employés, y compris ceux qui s'occupent du paquetage sont prêts à reprendre immédiatement leurs postes et à rouvrir l'usine. «Mais à condition que l'administration assure la sécurité des employés à l'intérieur de l'usine contre les grévistes», souligne le secrétaire général du syndicat qui révèle qu'hier «seul 17 personnes étaient en grève». «Ces 17 personnes sont manipulées par des gens de l'extérieur qui veulent détruire l'usine», révèle-t-il. «La preuve en est que jeudi, un document a été remis aux employés pour signifier s'ils étaient pour ou contre la grève. 450 sur les 519 que compte l'usine ont signé contre», atteste-t-il. Pour ce qui est de son départ de la tête du syndicat, M. Khelifi dit être prêt à céder sa place à condition que cela se fasse dans les règles. «J'ai proposé qu'on organise un vote à bulletin secret comme cela s'est toujours fait, ils ont refusé car ils savent que j'ai la confiance de la majorité des employés qui m'ont élu», certifie-t-il en rappelant qu'il a gelé les activités du syndicat depuis le 8 février dernier. «Cela pour le bien de l'entreprise et de ses clients», soutient le même syndicaliste. Les employés en grève, de leur côté, réfutent toutes les accusations portées contre eux par M.Khelifi. Ils affirment bien au contraire que c'est lui et la direction qui ont menacé les employés de ne pas faire grève. Tout en précisant que le nombre de grévistes est d'une cinquantaine. Les grévistes qui affirment également être déterminés à poursuivre leur grève jusqu'au départ du secrétaire général de leur syndicat, Khelifi Ali et les membres de son bureau, qu'ils accusent de connivence avec la direction. Ils réclament aussi une augmentation salariale. Les grévistes nous ont également fait part de leur désarroi du fait que les négociations sont encore au point mort. C'est donc la guerre entre le syndicat de la laiterie Colaital de Birkhadem et les employés. Pendant ce temps, la pénurie de lait commence à apparaître dans la banlieue-est de la capitale. Même si la direction de cette usine a réussi à éviter une grosse crise en transférant son quota de poudre de lait vers les autres usines du groupe public Giplait, qui produisent à sa place du lait. Mais la quantité produite reste insuffisante et c'est encore et toujours les citoyens qui payent les pots cassés...