Les industriels algériens aspirent à un véritable partenariat qui aille au-delà du pur commercial. Les opérateurs économiques algériens n'étaient pas «enthousiasmés» hier, du moins certains d'entre eux, à l'issue d'une matinée entière de discussions «B2B» (Business to Business), engagées avec leurs homologues italiens venus représenter 33 sociétés actives dans ce pays aux «4 millions d'entreprises». Ces discussions ouvertes par le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Chérif Rahmani, en présence de l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Michele Giacomelli et du représentant de l'Andi (Agence nationale de développement des investissements), n'ont permis qu'à établir des contacts «prometteurs», certes, sans pour autant aller au fond des choses comme souhaité d'abord par les opérateurs algériens eux-mêmes, mais aussi par le ministre Rahmani tout comme le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Réda Hamiani qui a appelé à plus de concrétisation des intentions de coopération. Ce dernier a estimé que les entreprises italiennes sont «à notre taille» et a souhaité que l'Algérie sorte de la dépendance économique des hydrocarbures. «Il faut, a-t-il dit, laisser le temps aux entreprises d'agir et d'identifier les priorités de partenariat.» L'ambassadeur Michele Giacomelli, a pour sa part, exprimé sa satisfaction, soulignant les nombreuses opportunités de partenariat estimant qu'il faut faire du bassin méditerranéen un «espace de développement» Il n'a pas manqué de rappeler que le sommet de novembre dernier «a donné de l'ampleur aux relations bilatérales». La dernière visite de Hamiani à Rome a conforté aussi cette volonté d'aller de l'avant dans le domaine économique rappelle-t-on. Ce sont donc 33 capitaines d'industrie italiens qui ont fait face à une cinquantaine d'opérateurs économiques algériens invités à piochern dans les opportunités d'investissement économique offertes par les programmes économiques lancés dans le quinquennat actuel, riche en projets économiques. Ainsi, dans son discours d'ouverture, Rahmani a appelé les opérateurs économiques algériens et leurs homologues italiens à nouer des «partenariats durables» et de les concrétiser sur le terrain sur les bases d'un vrai transfert du «savoir-faire». Réaffirmant la rentabilité du marché algérien «porteur», le ministre a plaidé pour un rapprochement et une complémentarité entre les deux économies, estimant que le marché méditerranéen incite à la proximité pour faire face à la concurrence. «Le moment est à l'action», a souligné le ministre qui a réaffirmé la volonté des deux pays de «hisser leurs relations économiques au niveau de l'excellence des relations politiques.» Rahmani a indiqué, par ailleurs, qu'une délégation algérienne se rendra prochainement en Italie à l'invitation du gouvernement italien pour discuter de relations de partenariats. Pour lui, les deux marchés se complètent: une demande, un savoir-faire et une disponibilité soutenue par une proximité. Le BTP, les infrastructures sportives, la pêche et l'aménagement des zones industrielles, le transport maritime, les énergies renouvelables, sont les secteurs principaux d'activités discutés par les opérateurs des deux pays lors de cette rencontre. Cette dernière a été organisée dans le cadre d'une mission de trois jours initiée conjointement par l'ambassade d'Algérie en Italie et l'Institut italien pour l'Asie et la Méditerranée (Isiamed). A travers ce rendez-vous économique, le ministère de l'Industrie confirme l'engagement des pouvoirs publics en faveur du développement de l'investissement et du partenariat dans le secteur industriel.