Morsi qui fait face à de graves turbulences à Port-Saïd, se trouve au pied du mur par l'annulation par la justice des législatives Alors que la situation reste très précaire à Port-Saïd où les affrontements ont repris, la justice administrative égyptienne décide d'annuler les législatives du 22 avril et renvoie la loi électorale devant la Haute Cour. La justice administrative égyptienne a ordonné hier l'annulation des élections législatives controversées prévues à partir du 22 avril, mettant le pouvoir islamiste dans l'embarras. Le tribunal administratif du Caire a décidé d'annuler le décret par lequel le président Mohamed Morsi convoquait ces élections et d'arrêter le scrutin, que l'opposition avait prévu de boycotter. Il a également décidé de renvoyer la loi électorale devant la Haute cour constitutionnelle pour examen. Les législatives devaient commencer le 22 avril et s'étaler sur deux mois, mais plusieurs opposants avaient déjà mis en cause leur transparence et le moment choisi pour les organiser, estimant que le pays était trop divisé pour qu'elles se tiennent dans le calme. La principale coalition de l'opposition, le Front du salut national (FSN), avait annoncé qu'elle allait boycotter les législatives en raison notamment du manque de garanties pour leur transparence. Par ailleurs, des affrontements ont repris hierà Port-Saïd, à quelques jours d'un verdict attendu dans le procès d'une tragédie du football survenue il y a un an dans cette ville du nord-est de l'Egypte, ont rapporté des médias. Manifestants et policiers ont échangé des tirs de grenades lacrymogènes et des jets de pierres, ont indiqué les mêmes sources. Des tirs ont également été entendus, et des hélicoptères survolaient le secteur à basse altitude. La tension est très vive à Port-Saïd depuis la condamnation à la peine capitale en janvier de 21 personnes, principalement des supporteurs du club de football de la ville, accusées d'être responsables de la mort de plus de 70 personnes après d'un match l'an dernier contre une équipe du Caire. Une quarantaine de personnes avaient trouvé la mort dans des affrontements avec les forces de l'ordre après ce premier jugement. La tension est remontée un cran dimanche après l'annonce du transfert hors de la ville de 39 personnes détenues à Port-Saïd, qui doivent comparaître dans le cadre de la deuxième partie de ce procès, dont le verdict est attendu samedi au Caire. Six personnes, dont trois policiers, ont été tuées dans des affrontements survenus dans la nuit de dimanche à lundi, et un bâtiment des services de sécurité à été incendié à deux reprises. Ces violences alourdissent un climat déjà difficile en Egypte, en proie à une dégradation de la situation économique et où le président Mohamed Morsi fait face à une forte contestation à l'approche d'élections législatives prévues fin avril, mais annulée hier par le tribunal administratif du Caire.