Deux jeunes femmes, ne dépassant pas la vingtaine, conduiront, à partir du début du mois de mai de l'année en cours, le tramway d'Oran. Elles ont été recrutées et formées en compagnie d'une quarantaine d'hommes, par la Société d'exploitation du tramway d'Oran, Setram. Leurs diplômes de réussite leur ont été remis par le ministre des Transports, Amar Tou, à l'occasion du coup d'envoi donné samedi à la mise en fonctionnement non-commercial du tramway d'Oran. Durant leur formation, les deux futures conductrices, ont rivalisé avec le reste des candidats, tous des hommes, en subissant de rudes épreuves pluridisciplinaires qui ont duré plusieurs semaines. Cette distinction a eu lieu quelques jours avant la célébration de la journée mondiale de la femme, le 8 mars. Les deux femmes s'ajouteront à tant d'autres qui, en dépit de tous les risques qu'elles encourent quotidiennement, continuent à sillonner les artères, rues et quartiers chauds de la ville d'Oran en conduisant des taxis, métier assumé jusqu'à un passé récent par les hommes. D'autres femmes, plus audacieuses, qui ne se relèguent jamais aux rôles secondaires, exercent dans des secteurs tout aussi durs, comme le bâtiment. Siham Chouicha est cette jeune sortante de l'école de l'architecture de l'Université d'Oran. Âgée d'une vingtaine d'année, elle a opté volontairement pour l'un des créneaux qui ont fait suer pendant de longues années les responsables locaux et centraux: la réhabilitation du vieux bâti de la ville d'Oran. Ses camarades, tous des restaurateurs de sexe masculin, lui vouent un grand respect vu sa présence qui est perceptible un peu partout dans plusieurs chantiers. La femme, qui continue donc à s'affirmer, n'est plus écartée de la gestion. Elle est moins brimée et moins persécutée, du moins par son entourage qui, au contraire, l'encourage. A Oran, la célébration de la journée mondiale de la femme constitue une étape importante pour s'affirmer davantage. Les femmes algériennes revendiquant leurs droits, par le biais de Fard ont transformé mars en mois des femmes. Ce dernier est ponctué par l'animation de plusieurs ateliers de réflexions. Le coup de starter sera donné jeudi 7 mars. En partenariat avec la direction de l'action sociale de la wilaya d'Oran, plusieurs experts débateront, autour d'une table ronde, de la question de l'hébergement des femmes en difficulté. La rencontre aura lieu à la Maison des jeunes de l'Usto. Vendredi 8 mars, les participants sont invités à prendre part à la randonnée thématique intitulée «sur les traces des femmes célèbres d'Oran patrimonial». La rencontre, qui sera guidée par les responsables de Fard et ceux de l'Association Bel Horizon, sera domiciliée dans le jardin de l'étang. Dans cette balade, les participants rendront de vibrants hommages aux repères féminins comme Aziza l'Almoravide, Juana la Locca l'espagnole, Badra l'ottomane, Caida Halima, Maraval Berthoin, et durant la période coloniale, les soeurs Benslimane et Soufi Zoubida.