Une écrivaine et réalisatrise de poigne Un hommage lui sera rendu pour «le souffle qu'elle redonne au cinéma algérien, pour la réalisation de documentaires sensibles et ambitieux sur les réalités d'aujourd'hui...» L'écrivaine et documentariste algérienne, Habiba Djahnine est depuis décembre dernier la récipiendaire, parmi une dizaine de personnes, du prix de la fondation Prince Claus d'Amsterdam pour la culture et le développement et ce, pour les «actions et réalisations culturelles qu'elle a apportées à son pays». Un prix qui lui sera remis solennellement demain 13 mars à 19h, à l'ambassade du Royaume des Pays-Bas. Les prix Prince Claus récompensent des réalisations exceptionnelles dans le domaine de la culture et du développement. Ces prix sont attribués chaque année à des personnes individuelles, des groupes, des organismes ou des institutions dont les actions culturelles ont un effet positif sur le développement de la société qui est la leur, pouvons -nous lire dans le communiqué de la fondation. Estimant en outre, que «la culture est un besoin fondamental» et répondant à ce principe directeur, les prix Prince Claus ont pour objectif d'attirer l'attention «sur d'importantes réalisations dans des régions où les besoins culturels ne sont pas satisfaits ou sont sujets à restriction et où l'expression culturelle, la production créatrice et le patrimoine culturel ne peuvent se développer - ou très peu - faute de moyens». Ainsi, les prix Prince Claus sont attribués à des artistes, des intellectuels et des acteurs culturels en reconnaissance de l'excellence de leur travail et de l'impact de leurs activités culturelles sur le développement de la société. En droite ligne avec ce principe, les prix mettent en «lumière des réalisations significatives dans des régions où les ressources et les possibilités d'expressions culturelles, de production créatrice et de recherche sont limitées et où le patrimoine est menacé». Les modalités de nomination et de sélection des lauréats sont dictées par les deux grands thèmes de la fondation: Zones de silence et la Beauté dans son contexte, et par le domaine d'attention particulière actuelle: Culture et conflits. La fondation accorde également une grande importance à la création d'interactions et à la mise en place de dénominateurs communs entre les différentes cultures. La qualité du travail est une condition sine qua non pour recevoir un prix Prince Claus. «Cette qualité est évaluée dans le contexte professionnel et personnel du candidat, et en fonction des répercussions positives de son travail dans un cadre culturel et social plus large. Les prix Prince Claus récompensent des qualités artistiques et intellectuelles présentant un grand intérêt dans le monde d'aujourd'hui. L'objectif de ces prix est de légitimer les expériences et l'innovation, de reconnaître l'audace et la ténacité, de soutenir les cheminements qui sont une source d'inspiration et enfin d'accroître les effets positifs de l'expression culturelle sur la société» précise le communiqué. Ce dernier qui revient sur la riche biographie de Habiba Djahnine, la présente comme une «militante intellectuelle qui est revenue dans son pays pour transmettre son savoir et ses compétences. C'est une éducatrice et un guide d'une grande générosité...». Et d'évoquer: «Son atelier, Béjaïa Doc, (qui) organise pour les jeunes Algériens des cours d'une année qui couvrent tous les aspects de la production et de la distribution de films, y compris l'histoire du cinéma et l'écriture de scénarios.» Le communiqué s'achève par ces jolis mots à son adresse: «La fondation Prince Claus rend hommage à Habiba Djahnine pour le souffle qu'elle redonne au cinéma algérien; pour la réalisation de documentaires sensibles et ambitieux sur les réalités d'aujourd'hui; pour sa vision et son attachement à encourager, mobiliser et guider de nouvelles générations de professionnels du cinéma engagé dans la vie sociale; pour le courage avec lequel elle défend la liberté d'expression et pour sa façon d'élargir les grands débats du Monde arabe.»