Poursuivis pour faux et usage de faux et blanchiment d'argent, le procureur de la République, près le tribunal de la wilaya de Skikda, a placé neuf cadres et un opérateur privé sous contrôle judiciaire, apprend-on de source judiciaire. La même source a fait savoir que six autres individus entre employés et témoins ont fait l'objet d'aucune poursuite, du moins pour l'instant et ce, dans l'attente des résultats de l'enquête, qui au moment où nous mettons sous presse, se poursuit toujours. L'affaire remonte à l'année 2006, lorsqu'un employé de la même institution financière, la BEA en l'occurrence, licencié abusivement, avait adressé un écrit aux services de la Gendarmerie nationale, dénonçant de multiples transactions financières douteuses, avec un opérateur économique, versé dans l'import-export. Le compte de l'opérateur économique (H.L.), âgé de 53 ans, se faisait alimenter en fortes sommes d'argent en devises, versées depuis l'étranger, a expliqué notre source. Les opérations de virement étaient non conformes aux mouvements de change des capitaux. Des données exploitées par les éléments de la brigade de recherches et d'investigations de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Skikda. Soumis à l'audition, outre les employés et les chefs de service de la même institution financière, dont certains partis à la retraite, les deux ex-directeurs régionaux de la BNA de Annaba et de Constantine, ainsi que l'ex-directeur de la banque de Skikda, principal mis en cause dans cette affaire, a révélé notre source. Par ailleurs, les services sécuritaires de la même wilaya ont, lors de l'enquête, saisi d'importantes sommes en dinars, en euros et même en dinars marocains. Le prolongement de ce scandale pourrait s'étendre à l'institution portuaire où une commission d'enquête avait été dépêchée par l'inspection générale des finances pour connaître les dessous d'un marché portant l'équipement de chargement des conteneurs, attribué à un opérateur privé, alors que l'institution portuaire est bien dotée de ces moyens de chargement. En attendant le rapport de ladite commission, le dossier de l'affaire dite BNA se trouve entre les mains de l'instance juridique, à savoir le tribunal de la wilaya de Skikda qui, selon des sources, pourrait être transféré à la chambre d'accusation dans les jours qui viennent.