Un sauvage a-t-il le droit de vivre parmi les humains, même en prison? «Ma conviction contre la peine de mort en Algérie se fragilise de plus en plus, notamment pour la pédophilie, les kidnappings, les assassinats prémédités.» Ce texte posté par Abdou Bendjoudi, défenseur des droits de l'homme et activiste dans le mouvement associatif, sur son mur Facebook, a suscité une avalanche de réactions et de commentaires des internautes. Le crime commis à Constantine contre les deux enfants, Haroun et Brahim, a fait changer d'avis à beaucoup de militants qui luttaient pour l'abolition définitive de ce châtiment que les tribunaux algériens prononcent souvent, mais non exécuté depuis 1993 en raison du moratoire appliqué par l'Algérie. Dans une autre page, des internautes ont publié que le peuple veut l'application de la peine de mort. Parmi les commentaires sus-cités par le texte de M.Bendjoudi, certains demandent carrément l'application de la peine de mort. «Je n'ai jamais douté de la pertinence de pareilles sentences concernant ce type de criminels... Les priver de leurs droits ou de leurs liberté/biens... ça ne saurait les recadrer. A mon sens, tout homme violant une femme, un enfant, ou commettant un meurtre mériterait la mort!», réagit un internaute. «Je suis quelqu'un de sensible, mais j'ai toujours été pour la peine de mort et plus je vois ce qui se passe, plus je suis convaincu de ma position», commente un autre. «Moi je suis pour quand il n'y a aucun doute sur la culpabilité de la personne, un pédophile, un violeur, un kidnappeur, ou tout simplement un tueur ne mérite pas d'avoir la vie sauve, ils n'ont aucun remords à la ôter à un être, comment mériterait-il alors de vivre?», plaide un autre commentateur. Les crimes commis ces derniers temps donnent froid au dos. Comment fonctionne quelqu'un qui assassine un enfant? Un sauvage a-t-il le droit de vivre parmi les humains, même en prison? Dans ce cas, puisqu'il sème l'horreur, mieux vaut ramener des animaux sauvages et les lâchers dans les villes et villages. Comme ça, au moins, les humains prendront des précautions quand ils sortent de la maison. De ce fait, des voix s'élèvent de plus en plus pour demander la levée du moratoire sur la peine de mort et l'exécution immédiate des criminels qui asphyxient la vie des Algériens. Si des citoyens n'hésitent pas à demander la «réhabilitation» immédiate de la peine de mort, ce n'est pas le cas de certaines organisations, telle la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cncppdh) de la société civile. Le président de cette commission, Farouk Ksentini, qui dit comprendre la réaction des internautes estime qu'il ne faut pas prendre des décisions sur le coup des circonstances. «Ces réactions sont tout à fait naturelles car elles viennent sous l'effet de l'émotion», a-t-il indiqué. M.Ksentini plaide pour l'application de la peine de mort sur, uniquement, les cas des homicides volontaires. Pour les autres cas, il défend l'abolition de cette peine.