Ce sont les commissions de daïra qui sont chargées unilatéralement de distribuer les logements sociaux sans faire participer les représentants des demandeurs. Les demandes sociales se multiplient, et les replâtrages aussi. Le logement est une autre bombe à retardement qui risque d'exploser à la face des autorités. Pour preuve, la moindre tentative de distribution de logements est suivie systématiquement d'émeute. Ceci dit, le département de l'habitat confectionne la carte nationale des demandeurs de logement, qui sera prête durant le premier semestre de l'année en cours, a affirmé, jeudi à Ouargla, un cadre du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. Cela se produit alors que les statistiques font état de l'existence d' un million d'habitations inoccupées. Des logements sociaux attribués à des non-nécessiteux, familles vivant dans des taudis, garages ou dans des appartements minuscules, est un autre constat relevé. Auquel cas s'ajoutent la corruption, passe-droits dans la distribution de logements sociaux et une grande spéculation sur des prix du loyer. Le droit à un logement convenable, relève d'une utopie pour la majorité des Algériens. Cette habitation décente dont rêve la majorité des jeunes Algériens est même utilisée comme une carte politique et électorale entre les mains des appareils et des collectivité locales. Ce sont les commissions de daïra qui sont chargées unilatéralement de distribuer les logements sociaux sans faire participer les représentants des demandeurs, selon des observateurs. Le marché de l'immobilier est difficilement accessible à la majorité de la population en raison de la spéculation bénéficiant de l'impunité et du laisser-aller et des prix exorbitants des loyers qui ont été multipliés par cinq ces six dernières années. Cela ne va pas sans dire que l'explosion du marché noir de la location illégale des logements sociaux et des logements sociaux participatifs a engendré une inflation jamais égalée. Un taux de 14% de logements sont déclarés vacants, ce qui équivaut à un million d'unités. Il y a aussi l'absence de statistiques sur la demande réelle de logements. Les conditions de vie difficiles de nombreuses familles qui vivent dans des quartiers dortoirs dépourvus de toutes commodités, ont donné lieu à des fléaux horribles dans cet ensemble d'habitations inhumaines et sans âme. «Des familles continuent à occuper des vieilles cités coloniales, des bidonvilles qui n'ont rien à envier aux favelas brésiliennes et des chalets attribués aux sinistrés du séisme qui avait frappé la région d'Alger en 2003. Par ailleurs, la carte nationale de logement sera prête durant ce semestre, après dépôt au niveau du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme des rapports de wilayas liés à sa confection (carte). Elle viendra s'ajouter à celle des bénéficiaires de logements, toutes formules confondues, à travers le territoire national», a précisé le directeur de gestion au ministère, M. Omar Belhadj Aïssa. Cette dernière fait ressortir que quatre millions de citoyens ont bénéficié, durant la dernière décennie, de logements retenus au titre des différentes formules de construction (social public locatif, participatif, rural, aides de la Caisse nationale du logement, entre autres formules), a signalé M. Belhadj Aïssa. L'élaboration de cette carte devra permettre «d'établir une comparaison entre le nombre de bénéficiaires et de postulants au logement, susceptible de constituer une feuille de route pour le lancement de nouveaux programmes d'habitat», a-t-il ajouté. S'agissant de l'actuel programme quinquennal de développement, le même responsable a relevé un «faible» taux de réalisation par les entreprises nationales, n'excédant pas les 80.000 logements/an. Un état de fait qui, a-t-il dit, a conduit au recours aux entreprises étrangères pour hâter le rythme d'exécution des programmes d'habitat.