La représentation de cette pièce, adaptée par Mohamed Zemaïche et mise en scène par Hamma Meliani, s'est déroulée en présence de Ali Feraoun (fils de l'écrivain) et de nombreux hommes de culture... La générale de La Terre et le sang, pièce adaptée du roman de Mouloud Feraoun, a été interprétée samedi sur les planches du Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou. La représentation de cette pièce, adaptée par Mohamed Zemaïche et mise en scène par Hamma Meliani, s'est déroulée en présence de Ali Feraoun (fils de l'écrivain), de nombreux hommes de culture de divers horizons, ainsi que de nombreux adeptes du 4e art venus découvrir, à travers le jeu scénique, l'oeuvre romanesque, une fresque de la société kabyle du début du siècle dernier peinte par l'auteur du personnage Fouroulou. L'habillage musical de l'oeuvre a été le fait de Djaffar Aït Menguellat (fils du chanteur), alors que le décor et les costumes ont été confectionnés par Moussa Noune. Selon la trame du récit, présentée par son metteur en scène, cette pièce raconte l'histoire d'Amer, un jeune d'un village de Kabylie qui s'est exilé, après la Première Guerre mondiale, dans l'Hexagone, pour nourrir les siens. Après un drame auquel il ne s'attendait pas, suite à son accusation du meurtre de son cousin au fond d'une mine où ils travaillaient ensemble, Amer, qui a épousé Marie, la fille de ce dernier, n'eut d'autre choix que de rentrer au village, ployant alors sous une pesanteur sociologique vouant chaque couple à avoir des enfants, pour assurer l'héritage des biens familiaux et éviter le sacrilège de voir la terre des aïeux (sacrée) passer dans d'autres mains, autres que celles de la tribu. Pour s'épargner un tel sort, il était d'usage que des femmes stériles acceptent de voir leurs époux prendre une seconde femme pour avoir des enfants et assurer la succession familiale. De retour au bercail, Amer se fait un devoir de racheter les terres familiales vendues par son père. Bien que prudent dans ce village où tout le monde se surveillait, Amer a fini par succomber au péché, en consommant un adultère avec Chabha, la femme de son cousin Slimane (stérile), afin de donner un héritier à la famille, selon un stratagème tissé par sa propre mère et la belle-mère de Slimane. Ayant eu parfum de l'adultère, Slimane tua son cousin dans un duel pour laver l'affront. Quand le cortège funèbre prit la direction du cimetière du village d'Ighil Nezmane, Marie, son épouse, lança sa ceinture sur le catafalque pour prendre le village à témoin qu'elle est enceinte d'Amer. Une façon de signifier aux prétendants à l'héritage que le sang de la tribu est revenu à la terre des aïeux pour la féconder. C'est La Terre et le sang. Après la générale de Tizi Ouzou, cette pièce sera en tournée à travers le pays, avec Alger comme prochaine étape, a indiqué, à l'APS, le réalisateur Hamma Méliani.