Si le conclave de ce mercredi décide d'une grève, les autorités seront dans un véritable pétrin. Le torchon brûle entre le ministère du Commerce et la Coordination nationale des boulangers. Tout porte à le croire au vu des réactions de ces derniers suite aux dernières résolutions qui ont sanctionné la rencontre des représentants des boulangers avec ceux du ministère du Commerce. «Que des paroles en l'air», a lâché le représentant des boulangers, Faouzi Bahiche, qui a indiqué que «la rencontre boulangers-ministère a été sans grand succès, hormis les promesses sans lendemain». Pour faire valoir leurs revendications, les boulangers, toujours en colère, menacent de recourir à des actions radicales dont une grève de trois jours. «Nous sommes en train de calmer les esprits», a affirméM.Bahiche. Si les représentants des boulangers jouent l'apaisement, plusieurs autres sont empressés de passer à des actions qu'ils jugent porteuses tel un débrayage de trois jours. «Cessez de fabriquer du pain pendant trois jours est la seule voie possible qui permettra l'aboutissement de notre principale revendication qui n'est autre que l'augmentation du prix de la farine que nous revendiquons depuis de longues années.» «En tous cas, tout va se décider par la base à l'issue de la rencontre qui regroupera, ce mercredi, les représentants des boulangers des 48 wilayas, la rencontre se tiendra à Oran», a affirmé le président de la Coordination nationale des boulangers. Et ce dernier d'ajouter, que «dans cette réunion, plusieurs variantes seront longuement débattues et plusieurs mesures seront mûrement décidées dont l'éventuel recours au mouvement de grève générale des boulangers qui s'étendra à travers tout le territoire national». Le recours à une telle action est, contre toute attente, l'ultime moyen de pression à exercer par les boulangers sur la tutelle. Ce qui a soulevé le courroux des boulangers est, certes, l'échec de la réunion de mercredi dernier. Mais ce qui l'alimente le plus est, selon les représentants des boulangers, imputable au ministre lui-même qui s'est illustré par son absence à la rencontre qui a regroupé les boulangers, les minotiers, les responsables de l'Office algérien des céréales et ceux du ministère du Commerce. «Son absence à la réunion est du mépris vis-à-vis des boulangers et de la profession que nous exerçons en dépit de toutes les contraintes», a laissé entendre le représentant des boulangers. Et d'ajouter que «le ministre, qui a chargé deux de ses directeurs centraux, n'a pas jugé utile de s'attabler avec nos représentants que nous avons mandatés», a affirmé un autre boulanger. Une action pareille ne sera, sans aucun doute, sans incidences graves tandis que son impact sera, sûrement, tout aussi grave. Le dernier mouvement observé, pendant une journée, par les boulangers de la wilaya d'Oran n'a pas été sans conséquences graves. L'état des étals, qui étaient vides pendant toute une journée, a totalement chamboulé le marché local tout en provoquant l'ire des populations locales, mais faisant le bonheur des charognards. Le prix de la baguette a vite fait d'atteindre le pic de 25 DA dans les marchés de la Bastille, El Hamri et Gambetta. Dans une déclaration faite à L'Expression, le président de la Coordination des boulangers, Faouzi Bahiche, dira que «les boulangers se débattent contre mille et une contraintes quotidiennement, dont les charges fiscales, la cherté des produits améliorants et autres ingrédients nécessaires dans la fabrication du pain alors que le prix de la farine a atteint le sommet des 2000 dinars le quintal». Et d'indiquer que «toutes ces charges hallucinantes ont constitué les raisons principales qui ont poussé 200 boulangers à baisser rideau depuis 2008 à ce jour».