Les opérateurs algériens exigent des investissements dans les produits à valeur ajoutée Malgré la signature des accords bilatéraux pour le développement des échanges, le partenariat économique bute contre des obstacles... Le partenariat algéro-tunisien fait son entrée dans le domaine de la production pharmaceutique, parapharmaceutique et l'équipement médical. Dans ce cadre, plus de 20 laboratoires de production spécialisés dans le domaine de la santé, ont rencontré hier, leurs homologues algériens à l'hôtel El Aurassi à Alger. Rabah Bezzarga, directeur de la représentation commerciale tunisienne à Alger, a indiqué que «les opérateurs tunisiens sont très intéressés par le marché algérien. Mais, il va falloir convaincre les deux parties afin de pouvoir aller de l'avant», dit-il avant d'ajouter que les Tunisiens sont capables d'apporter une valeur ajoutée à la production du médicament en Algérie. Evoquant le volume des exportations de la Tunisie vers le marché international, M.Bezzarga a avancé un chiffre de 13 274 millions dont 378 millions d'euros vers le marché algérien, au courant de l'année 2012, tout en souhaitant atteindre au moins 50% du marché algérien dans le domaine des produits hors hydrocarbures. S'agissant du volume des exportations algériennes vers la Tunisie, le montant a été estimé à 767 millions d'euros, dont 95% du chiffre revient au domaine des hydrocarbures. L'écart des échanges commerciaux entre les deux pays est de taille, malgré les accords bilatéraux signés dans les deux sens, pour le développement économique et commercial entre les différents partenaires. Les Tunisiens ont été jusqu'à s'interroger sur l'option de l'Algérie vers le marché jordanien et européen de manière générale, alors que la Tunisie, couvre 70% de ses besoins en termes de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques, dans les meilleures conditions. «La Tunisie n'importe que les produits orphelins, tel que l'oncologie, et nous fabriquons 90% du générique», a révélé M.Sandi Ramzy, directeur général de l'entreprise Adwya, qui regrette les blocages inexpliqués entre les deux pays, malgré la volonté des opérateurs tunisiens à investir en Algérie. «Personnellement, je souhaite investir en Algérie depuis trois ans, mais je n'ai pas trouvé par où commencer ou un passage vers le marché d'un pays voisin et frère, avec qui nous partageons toutes les joies et peines depuis», dit M. Sandi, qui n'a pas hésité à nous approcher pour s'exprimer sur différents aspects économique et historique des deux pays. Au-delà de l'aspect réglementaire de l'investissement, la carte de séjour est un autre obstacle qui a été évoqué par les opérateurs tunisiens qui sont venus dans le cadre du Be Tta Be, avec les partenaires algériens. Mme Hamida Dahmane, directrice générale de Sodimmed, spécialisée dans la production des équipements médicaux, a souligné que «le produit algérien a atteint un niveau de qualité reconnu à l'échelle mondiale, mais, malheureusement c'est le produit contrefait qu'on vend à bas prix qui porte atteinte au marché national», dit-elle. Disposés à nouer des partenariats avec les Tunisiens, les opérateurs algériens exigent d'emblée des investissements dans les produits à valeur ajoutée, au lieu d'inonder le marché national, avec d'autres produits qui existent sur le marché algérien. Les Tunisiens songent aussi à développer le partenariat dans le domaine de la formation des étudiants algériens en Tunisie et des Tunisiens en Algérie, dans les différents cycles et spécialités, a-t-on souligné.