Des tirs nourris étaient entendus dimanche matin à Gao, grande ville du nord du Mali, ont rapporté des témoins, l'armée malienne expliquant effectuer un « ratissage » après un « incident » survenu dans la nuit et revendiqué par le groupe islamiste armé Mujao. « On entend des tirs nourris », ont déclaré des habitants joints par téléphone depuis Bamako en milieu de matinée. « Nous sommes en train de ratisser pour déloger d'éventuels islamistes infiltrés », a expliqué une source militaire malienne. Un peu plus tôt, la même source avait indiqué: « dans la nuit de samedi à dimanche, des individus ont effectué trois tirs de fusils AK-47 en direction d'un camp militaire malien à Gao ». « Nos hommes ont riposté énergiquement. Pour nous, c'est très minime. On ne peut même pas parler d'attaque », a-t-elle assuré. Une source militaire africaine contactée sur place a confirmé des tirs « d'origine incertaine » entendus dans la nuit vers un camp à la sortie sud de la ville. De son côté, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a revendiqué une « attaque ». « Samedi à minuit (heure locale et GMT), neuf moudjahidine sont arrivés à Gao. Ils ont attaqué un camp de l'armée malienne à Gao même. Les moudjahidine vont continuer jusqu'à la victoire finale », a dit Oumar Wahab, membre de l'ex-direction du Mujao à Gao à l'époque où ce mouvement contrôlait la ville. « D'après nos contacts, il semble bien qu'on assiste aujourd'hui à une nouvelle infiltration de quelques jihadistes à Gao », a souligné de son côté une source contactée dans les milieux humanitaires. En janvier, Gao a été libérée par une opération militaire franco-africaine de l'emprise des groupes islamistes liés à Al-Qaïda qui contrôlaient le nord du Mali depuis l'an dernier. Ex-fief du Mujao, Gao a subi des attentats-suicides dans les semaines qui ont suivi le départ des jihadistes. Les alentours de la ville restent le théâtre d'accrochages entre troupes alliées et islamistes.