La Fédération nationale des cheminots saisit la presse pour l'informer de la situation. Les cheminots algériens menacent d'un débrayage si les engagements consignés dans le dernier protocole d'accord signé en octobre 2012 ne sont pas respectés. La Fédération nationale des cheminots, affiliée à l'Ugta, dénonce âprement le partenaire social, en l'occurrence la direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) pour le non-respect et le reniement des engagements pris par elle, selon un membre du bureau syndical qui s'exprimait ainsi hier matin en son bureau de la rue Alexandre Dumas (Alger). Ce syndicaliste, qui a choisi l'anonymat, a expliqué à notre journaliste que la principale revendication réside dans l'application des protocoles d'accord de juin 2011 et octobre 2012, à savoir l'entame de «négociations salariales et indemnitaires à partir de janvier 2013». Il a indiqué que la liste des personnes devant représenter la Fédération syndicale à la commission paritaire, a été transmise dimanche dernier à la direction générale. Trois correspondances ont été par ailleurs adressées lundi, à l'Inspection générale des travailleurs sise aux «Bananiers» à Alger, à la Centrale Ugta ainsi qu'au ministère des Transports, afin de les informer de cette «regrettable» situation. Notre interlocuteur a annoncé qu'une conférence de presse sera convoquée pour décider de l'annonce d'un «débrayage» si aucun résultat positif à nos démarches n'est obtenu. Après une attente de deux heures environ pour espérer s'entretenir avec le directeur des ressources humaines (DRH) de la Sntf, Noureddine Dekhli, pour recueillir l'avis et la position de la société face à cette situation, il a été signifié à notre journaliste, par la voix de l'attachée de la communication, qu'il «était en réunion avec le directeur général pour préparer un communiqué de presse concernant cette affaire qui sera transmis une fois son élaboration terminée». La Sntf réagit «Aucune remise en cause des accords collectifs conclus n'a été faite, encore moins un quelconque déni d'engagement» affirme de son côté la direction de la Sntf dans un communiqué parvenu tard dans la journée à notre rédaction. L'entreprise demeure attachée aux différents protocoles signés et au processus de négociations, et le projet de révision du régime indemnitaire soumis au partenaire social a bien été examiné dans les délais prévus. La direction avait fait part de son incapacité de procéder, pour le moment, à une revalorisation salariale «au regard de la situation financière et de sous-activité (...) et au vu des efforts consentis depuis 2008, jamais égalés ces 20 dernières années en matière salariale. Il demeure entendu, note le communiqué, que sitôt les conditions réunies, en particulier l'augmentation du chiffre d'affaires avec la réhabilitation progressive de l'outil de production, dès 2014, nous espérons qu'un réexamen du régime indemnitaire pourra être entrepris. Si une augmentation des rémunérations était entreprise, elle fragiliserait durablement notre société» avertit le communiqué de la Sntf.