ALGER - Le mouvement de grève déclenché dimanche dernier par des travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) s'est poursuivi mercredi, pour la quatrième journée consécutive, malgré une décision de justice le qualifiant d'"illégal", alors que le taux de suivi est diversement apprécié. ZCZC La grève est suivie à 100%, selon le syndicat alors que la direction générale de la SNTF l'estime à seulement 20%. "Le taux de suivi est de 100 % à l'échelle nationale", après "l'adhésion des travailleurs de l'administration" à ce mouvement entrepris pour réclamer le rappel d'une augmentation de salaires décidée en septembre 2009, a affirmé à l'APS le représentant des travailleurs, Abdelhak Benmansour. Selon le chargé de la communication auprès de la fédération des cheminots, Djamel chikhi, "la décision de justice est tombé sans que le syndicat en soit informé", ce qui a durci le mouvement. Le tribunal administratif de Sidi M'hamed, saisi en référé, a qualifié mardi soir la grève d'illégale et exigé la reprise du travail. Cette grève intervient après un premier arrêt de travail, le 3 octobre, pour revendiquer le paiement du rappel avec effet rétroactif à septembre 2009. Il a précisé que des propositions avaient été soumises le jour même lors d'une rencontre avec la Direction générale (DG), représentée par le Directeur des ressources humaines (DRH), en présence du directeur régional et du secrétaire général de la Fédération UGTA des cheminots. La direction générale avait alors demandé un délai de 10 jours pour pouvoir examiner la question mais, après 12 jours d'attente, un "refus catégorique" de régler ces arriérés a été opposé, d'où la décision d'entrer de nouveau en grève, a-t-il précisé. Pour sa part, le DRH de l'entreprise, M. Noureddine Dakhli, a indiqué à L'APS que la direction menait depuis le début de l'année 2011 des négociations avec le partenaire social et que plusieurs plates-formes avaient abouti à un protocole d'accord entre la direction générale et la Fédération nationale des cheminots le 16 juin 2011. Le protocole d'accord, qui prend effet à partir du 1er janvier 2011, a convenu d'un moratoire de deux ans pour la révision du régime indemnitaire. Le DRH explique, à cet effet, que le partenaire social aurait dû refuser la date du 1er janvier 2011 et formuler ses revendications, avant même de signer le protocole d'accord. Il a précisé que les augmentations qui ont touché les salaires de 11.100 agents avaient été versées par tranches, à partir de 2008. Ces augmentations décidées étaient de +6% en 2008, +15% en 2009, +19% en 2010 et +20% en 2011. Le cadre de la SNTF a observé que la situation financière de la société était "délicate" et ne permettait pas de satisfaire "les revendications de près de 260 sections syndicales", après avoir fait savoir que le salaire moyen net des cheminots était passé de 24.000 DA/mois en 2007, à 41.000 DA actuellement et doit atteindre les 45.000 DA après la dernière valorisation du SNMG. La direction générale de la SNTF, selon le DRH, a estimé le taux de suivi de la grève à 20% et a qualifié ce débrayage d'illégal parce que les grévistes n'ont pas suivi, selon elle, la procédure légale, n'ayant pas déposé de préavis de grève. Selon la même source, le taux de suivi le plus élevé a été enregistré à Alger à 1.000 grévistes pour 3.000 agents, alors qu'à Annaba, Constantine et Oran les trains continuent de circuler, d'après ses affirmations.(APS)