Même si M. Guidoum refuse de parler d'un quelconque règlement de comptes, les redresseurs fustigent M. Bensalah qui croit que le temps va calmer les esprits. Le statu quo persiste au RND, paralysé par une crise aiguë, depuis l'éviction de Ahmed Ouyahia. L'évaluation du travail des structures locales du parti, semble être le critère retenu par le bureau provisoire pour écarter à terme les coordinateurs de wilaya indésirables. M.Bensalah risque ainsi de se mettre à dos une partie des militants et des cadres du parti. Contacté hier, la porte-parole de la formation du RND, Mme Nouara Saâdia Djaâfar, a affirmé que «les coordinateurs de wilaya, devront répondre aux questionnaires qui leur ont été adressés par le secrétaire général par intérim du parti, Abdelkader Bensalah». Ces formulaires consistent notamment, à répondre sur les résultats obtenus à leur niveau lors des législatives et le double scrutin relatif au renouvellement des membres des APC et APW. Outre les performances électorales, il sera question des adhésions au parti réalisées au niveau de leur circonscription, a-t-elle ajouté. Toutefois, la réalité est plus compliquée: les opposants à cette éventuelle purge ne se comptent pas uniquement parmi les partisans de Ahmed Ouyahia. Le coordinateur du mouvement de sauvegarde du RND, Yahia Guidoum, a souligné hier, «ne pas pouvoir parler de sanctions avant qu'on n'établisse d'abord le bilan du travail d'évaluation en cours. On ne peut pas parler de purge alors que les passations de consignes entre l'ex-bureau politique et l'actuel bureau technique ne sont pas encore faites». Se disant tenté plutôt par la réconciliation entre les différents camps du parti, il souligne qu' «il favorise la réhabilitation des cadres exclus arbitrairement du RND, exception faite de ceux qui ont piétiné les statuts et le règlement du parti». Cependant, la contestation va d'ailleurs encore se renforcer voire approfondir davantage la ligne de démarcation en réplique à l'arrière-pensée derrière cette campagne d'évaluation». Le RND, qui bredouille sur ce sujet, semble prendre beaucoup de précaution avant de toucher au guêpier. Même si M. Guidoum refuse de parler d'un quelconque règlement de comptes, les redresseurs fustigent M.Bensalah qui croit que le temps va calmer les esprits. Le conflit disent-ils risque, au contraire, de monter en intensité et de fissurer davantage le parti. Le secrétaire général par intérim du RND, Abdelkader Bensalah, demande aux coordinateurs de wilaya de rendre des comptes. Dans une correspondance qu'il a adressée aux coordinateurs, le secrétaire général du RND exige des rapports détaillés sur leurs résultats durant les élections, les situations financière et organique des bureaux de wilaya du parti, ainsi qu'un inventaire des biens de ces bureaux. M.Bensalah exige des réponses avant le 7 avril. Par ailleurs, la crise du RND traduit le pourrissement du système politique en place, affirment les observateurs. Le parti qui traverse une période de stagnation des plus cruciales doit évincer 15 coordinateurs indésirables d'autant plus qu'ils étaient désignés par l'ex-secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia et non élus, souligne-t-on. Il s'agit, selon notre source, des coordinateurs des wilayas d'Alger, Oran, Constantine, Skikda, Mila, Tissemsilt, Mostaganem, Guelma, Relizane, Tlemcen, Tiaret, Chlef, Batna, El Bayadh, El Oued. Ces 15 secrétaires de wilayas, qui cumulent plusieurs fonctions à la fois, sont des plus contestés, confie-t-on. C'est par eux en particulier que le statu quo et la crise ont ébranlé la maison du parti de l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dit-on. Enfin, M.Bensalah a demandé aux coordinateurs de wilaya un rapport détaillé sur la situation du parti sur le terrain.