«Mon ministère m'a ordonné de faire venir la télévision pour constater ce qui s'est passé», a affirmé le procureur général, Bahri Saâdallah. «L'incendie est un accident fortuit», a expliqué le procureur général de la cour d'Oran ajoutant qu'«il a été provoqué par un court-circuit. Une lampe électrique de la salle des archives, qui s'est détériorée, en a été la cause principale». Une lampe a donc, failli anéantir, tout une documentation de grande valeur: des centaines de dossiers archivés minutieusement dans des rayonnages métalliques. Le procureur général, qui a animé une conférence de presse hier, est revenu sur l'affaire. Mais la finalité recherchée serait vraisemblablement de minimiser les dégâts tout en n'occultant pas que le fait a eu lieu dans un service aussi névralgique qui n'est autre que celui des archives. «En tous cas, l'incendie n'a pas causé une quelconque incidence sur la minute (dossiers de base) qui est conservée dans une autre salle mitoyenne», a expliqué le conférencier avant d'ajouter que «ce sont une vingtaine de boites contenant des dossiers des anciennes affaires civiles qui ont été partiellement incendiées». Aussi, le bâtiment n'a été altéré ni à l'extérieur ni à l'intérieur. Le procureur général est, sur un autre registre, revenu sur le feu en réfutant catégoriquement l'existence d'un quelconque lien entre l'incendie d'Alger et celui de la salle des archives de la cour d'Oran. «Une enquête, qui se poursuit, a été ouverte», a-t-il affirmé avant d'ajouter que «le feu a été maitrisé à temps dès que l'alarme a été déclenchée, des éléments de la Protection civile et des agents de permanence sont aussitôt intervenus dès que la fumée a commencé à se faire sentir». Ce qui semble avoir motivé le plus les premiers responsables de la cour d'Oran à sortir animer une conférence de presse serait l'ampleur et les lectures que pourraient prendre le fait, question de rassurer l'opinion publique. Des mesures ont été donc hâtivement prises en faisant appel aux médias lourds, la finalité est d'imager, à la minute qui suit, le feu et ses dégâts tout en minimisant leur ampleur en les présentant dans le journal télévisé de la nuit qui a suivi le déclenchement de l'incendie. Le ministère de la Justice a, dans ce chapitre bien nommé, décidé des étapes à suivre en donnant des injonctions aux responsables locaux de la cour d'Oran. Le procureur général de la cour d'Oran a, dans un autre aveu, fait une confession révélant une telle réalité en déclarant que «mon ministère m'a ordonné de faire venir la télévision pour faire le constat sur ce qui s'est passé, sachant à l'avance qu'il n y a aucune subjectivité dans l'image». Hier matin, guidés par le procureur général, des journalistes se sont rendus sur les lieux de l'incendie, la salle des archives. Sur le champ, plusieurs agents étaient affairés au nettoiement des restes du feu tout en procédant au classement des dossiers partiellement incendiés dans de nouvelles boites d'archives.