Cette mission est à la portée d'un onze algérien qui n'a besoin que d'un seul point pour se qualifier. L'équipe d'Algérie de football est à 90 minutes de la qualification aux quarts de finale de la 24e édition de la coupe d'Afrique des nations. 90 minutes et un seul petit point qu'elle se doit de conquérir cet après-midi face à son homologue du Zimbabwe. C'est-à-dire une mission apparemment abordable pour un onze qui a engrangé quatre points en deux rencontres face à des adversaires comme le Cameroun et l'Egypte, autrement supérieurs en notoriété et en matière de palmarès. D'aucuns diront que cette sélection algérienne a déjà rempli son contrat tant il paraissait irréel, avant sa venue en Tunisie, qu'elle soit capable de réussir les résultats qui sont les siens aujourd'hui. De fait, avec des concurrents de la valeur des Camerounais et des Egyptiens, on voyait mal le onze algérien, qui s'était fait battre de la manière la plus logique par le Mali, en amical au stade du 5-Juillet, obtenir autant de points en deux rencontres. Les choses ayant évolué dans le sens positif pour elle, il paraît, maintenant, inadmissible qu'elle rate l'accès des quarts de finale devant l'adversaire considéré comme le plus faible du groupe C. Il y a qu'en football, il ne faut jurer de rien. Pronostiquer une victoire des Algériens cet après-midi est un exercice plein d'aléas car cela tendrait à négliger un onze zimbabwéen qui, bien qu'étant éliminé et n'ayant obtenu aucun point en deux rencontres, se présente comme un rival à prendre avec beaucoup de sérieux. Les Egyptiens et les Camerounais, qui l'ont affronté et battu, ne nous démentirons pas tant ils sont passés par des moments de grande frayeur avant de s'imposer. Ils retiendront, au moins, le fait que ce fut le Zimbabwe qui, le premier, trouva le chemin des filets. Les Egyptiens, surtout, eurent toutes les peines du monde pour redresser une situation des plus compromettantes pour eux alors que les Camerounais, après avoir encaissé un but, imposèrent leur talent et leur physique avant la mi-temps en inscrivant trois en une douzaine de minutes. Seulement ces camerounais, Champions d'Afrique en titre et grands favoris de la compétition encaissèrent, malgré leur succès, trois buts en tout face à des Zimbabwéens très entreprenants. C'est cette efficacité offensive des «Warriors» qui donne à réfléchir au camp algérien qui aurait tort de penser qu'ils prendront ce match à la légère du fait qu'ils sont déjà éliminés. Il est certain que le staff technique de l'équipe algérienne va insister sur cet aspect et motiver ses joueurs afin qu'il aborde ce match comme s'il s'agissait d'une véritable finale pour lui. C'est que cette équipe du Zimbabwe n'est pas en Tunisie par le fait du hasard. Dans son groupe de qualification pour cette CAN, elle a terminé à égalité de points avec le Mali devant lequel elle a enregistré une victoire et un match nul. Au classement FIFA, elle est à la 49e place alors que l'Algérie est à la 63e position. Au niveau africain, elle occupe la 8e place devant l'Algérie, 11e. En se basant sur de tels paramètres, il y a de quoi se méfier d'un tel adversaire qui, s'il présente un effectif essentiellement recruté dans le championnat sud-africain, a en son sein un Peter Ndlovu, sociétaire du club anglais de Sheffield United, qui passe pour être l'un des meilleurs acteurs de ce premier tour. Il constituera, à coup sûr, celui que les Algériens surveilleront comme le lait sur le feu. Ces derniers savent qu'ils n'ont plus que ce match pour savourer amplement le bonheur de la qualification et la revanche qu'ils auront prise sur leurs détracteurs, ceux qui les voyaient rater complètement leur rendez-vous tunisien. Ils savent, également, qu'ils seront, une nouvelle fois, soutenu par un nombreux public qui ne manquera pas d'allumer le feu au stade de Sousse. Cette mission est à leur portée pour peu qu'ils fassent preuve du même esprit de corps que celui qu'ils ont affiché face aux Camerounais et aux Egyptiens.