Les Verts ont joué avec le feu hier après-midi et sont passés tout près de la catastrophe. Sousse - Stade olympique. Terrain : un peu abîmé Temps : beau. Spectateurs: 10.000 environ. Arbitre : M. Maillet (Seychelles) assisté de MM. Lazarus (Afrique du Sud) et Oueslati (Tunisie). Buts : Algérie: Achiou (76') Zimbabwe: A. Ndlovu (66'), Luphala (75') Avertissements: Algérie: Aribi (30'), Achiou (31'), Zafour (80') Zimbabwe: Mpofu (14'), Shereni (90'+3) Les équipes: Algérie: Gaouaoui - Aribi, Zafour (cap), Zaoui (Yahia 24') - Haddou (Belmadi 75'), Achiou, Kraouche, Hadjadj, Ziani - Akrour, Fellahi (Cherrad 74') Zimbabwe: Kapini - Mpofu, Tembo, Choto - B. Ndlovu, Nengomasha, Sibanda (Nyandoro 83), Shereni (Yohane 90'+3), Luphala - A. Ndlovu (Mugeyi 85'), P. Ndlovu (cap) Ouf, ouf, mille fois ouf ! Plus jamais ça pour les nerfs, plus jamais ça pour le stress. Non, non, non, mille fois non. C'est, peut-être, la première fois dans l'histoire du football qu'une équipe, à qui une qualification à un tour suivant dans une compétition sportive lui tendait les bras, semble s'en détourner et préférer jouer dans la cour des éliminés. L'histoire retiendra, en tout cas, que si l'équipe d'Algérie de football s'est qualifiée pour les quarts de finale de la 24e édition de la CAN 2004, elle a dû le faire en passant par un trou de souris, comme l'aurait fait un intrus que personne n'avait invité. Voilà comment, en un seul match on détruit tout le capital de sympathie acquis lors de deux superbes productions au cours des précédentes sorties. Et le public algérien, pourtant pas très nombreux, présent hier au stade olympique de Sousse, ne s'y est pas trompé, puisqu'il a plus passé son temps à siffler ses favoris qu'à les soutenir. Mais ce que nous retiendrons, pour notre part, c'est le stress qui a envahi nos confrères et nous mêmes au fil des minutes d'un match qui n'en finissait pas. Nous avions les yeux fixés sur le terrain, mais nous étions en constant rapport avec nos confrères de la radio nationale, assis non loin de nous, qui, eux, se tenaient au courant des péripéties du match de Monastir entre le Cameroun et l'Egypte. Le 0-0 de là-bas servait nos desseins à condition, que les Zimbabwéens ne marquent pas un autre but. Oui voilà où nous en étions arrivés : à espérer que l'EN ne perde pas par plus d'un but d'écart face à une formation du Zimbabwe qui n'a, vraiment, rien d'un foudre de guerre. Au final, la qualification est tombée dans l'escarcelle des Verts au bénéfice d'une meilleure attaque que celle des Egyptiens, ainsi que d'un goal average particulier avec eux favorable, mais elle ne nous fera jamais oublier les mauvais moments par lesquels nous venions de passer. Il faut dire que le staff technique de l'EN a pris un énorme risque en décidant de procéder à des changements dans l'équipe entrante par rapport aux matches contre le Cameroun et l'Egypte. C'est ainsi qu'il a décidé de titulariser Haddou, Akrour, Fellahi, Zaoui et Achiou. Il ne nous a pas fallu attendre bien longtemps pour nous apercevoir que ce choix n'avait rien d'opportun. Pire, il laissait traîner derrière lui un gros risque qui mettait en péril la qualification des Verts pour les quarts de finale. Puis le match avançait dans le temps, plus il s'avérait que Haddou avait du mal à contenir son vis-à-vis. Mais ce ne fut pas lui qui donna le plus de souci dans le camp des Algériens. La plus lourde carence vint de Zaoui et de Fellahi. Le premier devait prendre en charge le redoutable Peter Ndlovu. Il a très vite sombré, dépassé qu'il fut par l'importance de sa mission. D'ailleurs, le staff technique ne tarda pas à procéder à son changement en incorporant Yahia à sa place. Quant au second, Fellahi, il n'a, pratiquement, pas existé. On peut même dire que l'EN a évolué avec dix éléments tellement il n'a été d'aucune utilité. On n'oubliera pas de souligner aussi le ratage de Achiou dont le nombre de passes à l'adversaire a été impressionnant. Des nouveaux, il n'y eut que Akrour à tirer son épingle du jeu mais il fut trop esseulé sur le front de l'attaque. Dans un tel scénario, c'était la catastrophe qui nous était proposée. De fait, à la 14' l'EN reçut un sérieux avertissement avec un débordement sur le côté gauche de Luphahla qui laissa Zafour sur place et vint servir sur un plateau Adam Ndlovu qui trouva le moyen de mettre dehors ce ballon en or. Quelques minutes plus tard ce fut au tour de l'autre Ndlovu, Peter, de semer la zizanie dans le camp des Algériens avant que Gaouaoui, au prix d'une sortie audacieuse ne vienne le contrer. Il y eut, ensuite, un très bon moment des Algériens, mais jamais ils ne parvinrent réellement à mettre en danger le gardien adverse. Ce furent, au contraire les Zimbabwéens qui finirent en force cette première mi-temps avec, à la 30' une tête de Peter Ndlovu qui rata de peu le cadre et à la 32' une remise de la tête de Shereni à Adam Ndlovu dont le tir passa de peu au-dessus. En seconde période le même scénario se répéta et le stress n'en finissait pas d'augmenter. Il atteindra un pic à la 66' sur un sauvetage in extrémis de Yahia devant un attaquant adverse. Sur le corner qui s'en est suivi, la reprise d'un Adam Ndlovu, étrangement, seul fit mouche après avoir heurté un des poteaux. Et le calvaire des Verts n'était pas terminé puisqu'à la 75', à un moment où ils envisageaient l'égalisation. Kraouche se fit berner et perdit le ballon au profit de Luphahla qui prit de vitesse Aribi et s'en alla battre de près Gaouaoui. Cette fois l'élimination était consommée, mais dans la minute suivante il y eut une bonne réaction des Algériens avec un centre de Aribi sur lequel le gardien adverse commit une erreur et laissa le ballon atterrir sur la tête de Achiou, qui réduisit de la sorte le score. Inutile de vous dire que la fin du match fut hallucinante tant nous restions accrochés au score de Cameroun- Egypte tout en espérant que le Zimbabwe n'inscrive pas un autre but. La situation en resta là et consacra la qualification des Verts pour les quarts de finale, où ils affronteront le 8 février à Sfax soit le Maroc, soit le Nigeria. Ce sera là une toute autre histoire.