Depuis le 12 avril jusqu'au 21 avril, le coeur de Genève battra au rythme des cinémas d'Orient... La Suisse n'accède qu'à un nombre insignifiant de films en provenance d'Orient et du Maghreb. Le Fifog (Festival du film d'Orient de Genève) se veut ainsi offrir une vitrine à ces cinémas oubliés, travail d'une jeunesse dynamique et vigoureuse. Etre un templin pour les jeunes talents, mieux se connaître et s'informer tout en faisant la promotion du dialogue et la construction de ponts culturels entre l'Orient et l'Occident fait partie aussi des objectifs de ce festival, peut on lire dans le dossier de presse. «Le Fifog offre à la population genevoise l'occasion de découvrir des films d'Orient et à propos de l'Orient, pour la plupart inédits en Suisse. Quelque 100 films de fiction ou documentaires de qualité, organisés en plusieurs sections, des débats en présence de cinéastes, d'artistes, de journalistes et une table-ronde font office de «sésame» pour mieux appréhender un Orient multiple, la plupart du temps inconnu, trop souvent mal perçu», indique-t-on. le Fifog cherche aussi, grâce à ces regards croisés, peut-on lire encore «à faire évoluer les mentalités des uns et des autres, loin des idées toutes faites et des stéréotypes omniprésents. Favoriser le dialogue, les échanges interculturels, la reconnaissance mutuelle pour réduire l'incompréhension entre les peuples». Cette année, l'édition sera dominée par le cinéma du Liban, les voix et visions de femmes ou sur les femmes d'Orient et leur rôle dans les récentes révolutions, et puis, comme pour marquer un temps d'arrêt dans la marche quelque peu chaotique du monde, la programmation de comédies musicales et de films sur la musique. Le Festival international du film oriental de Genève (Fifog) invite à un rendez-vous annuel avec les cinématographies les plus dynamiques des pays orientaux. Pendant dix jours, il décline l'Orient sur grand écran, filmé par des cinéastes de là-bas et d'ici, soucieux de croiser les regards sur des mondes et des imaginaires différents. Ainsi, cette huitième édition s'intéresse tout particulièrement au jeune cinéma libanais. Les années de guerre hantent-elles toujours les consciences? Comment s'affranchit-on du passé pour explorer de nouveaux horizons esthétiques et thématiques? Parmi les films libanais intéressants à voir, on citera notamment Tanoura Maxi de Jo Bou Eid, Taxi ballad de Daneil Joseph, Chaque jour est une fête de Dima El Horr mais aussi L'Attentat de Ziad Doueiri, d'après le livre éponyme de Yasmina Khadra. L'humour et la musique étant des indices de mesure de la santé ́ de la société, la cuvée 2013 du Fifog ambitionne de rendre compte de cela et ce, à travers de nombreux films. S'agissant de l'humour, il est traité à travers surtout Un Marocain a` Paris de Saïd Naciri, Road to Kabul d'Ibrahim Chkiri et Une journée et une nuit de Naoufel Berraoui, Blagues à part de Vanessa Rousselot, mais aussi le court métrage algérien Banc public de Djamel Allam. Concernant la musique, elle est présentée à travers plusieurs films dont La Nuit elles dansent, Toumast - Entre guitare et Kalachnikov et El Gusto, respectivement des Canadiens Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault, de la Suissesse Dominique Margot, et de l'Algérienne Safinez Bousbia. L'Orient se déclinera ainsi dans tout ses états à travers des films provenant du Maroc, d'Egypte, Liban, Algérie, Tunisie, mais aussi de Koweit, Iran etc... L'Algérie sera aussi présente à travers le film de long métrage, Le Repenti de Merzak Allouache, côté court métrage on retrouvera L'Ile ou Al Djazira de Amin Sidi Boumedienne, Square Port Saïd de Faouzi Boudjemai (Trans-maghreb, 2011.) Au programme aussi, un focus montrant des films sur les femmes qui témoignent de leurs conditions de vie. On relèvera les noms de Gamila l'Algérienne de Youssef Chahine, Wadjda de Haifa El Mansour, Yema de Djamila Sahraoui, Laila, Hala et Karima, une année de révolution au Caire de Ahmed Abdel Mohsen et Eduard Erne et côté court métrage Mollement un samedi matin de Sofia Djama, notamment. Dans la section résistance par la musique, on trouve également Cheïkh Sidi Bémol: sur le chemin de Bouzeguène de Youssef Bensaïd et Yacine Rémi, mais aussi El Gosto de Safinez Bousbia. Plusieurs sections des plus intéressantes forment cette programmation des plus alléchantes, notamment Migrations et Intégrations. Cette section regroupe des films narrant les différentes étapes que traversent les migrants. Des conditions qui les poussent à partir, jusqu'à leur intégration comme citoyens, en passant par l'aventure du voyage et les problèmes qu'ils rencontrent dans leur société d'accueil. En somme, que du bon cru cinématographique en perspective...