Le logement continue d'alimenter la colère des citoyens. Un grave mouvement de protestation a eu lieu hier, au niveau de la commune d'El Khroub, suite à l'affichage de la liste des bénéficiaires des 1210 logements. L'accès à la commune a été paralysé avec les moyens classiques: de troncs d'arbres et des pneus brûlés, alors que la daïra a été prise d'assaut. Les protestataires, dont certains attendent d'être relogés depuis 1995, dénoncent de graves dépassements dans l'établissement de la liste. Ils réclament carrément l'annulation de ladite liste et le départ inconditionnel du chef de daïra. Un dispositif sécuritaire impressionnant a aussitôt été mis en place pour éviter l'aggravation de la situation qui était déjà tendue à son paroxysme. Des informations sûres parvenues à notre rédaction, faisant état que le P/APC est intervenu pour recevoir les doléances et les recours des contestataires au niveau du centre culturel Mohamed-Yazid. Selon le témoignage d'un demandeur, «un responsable au niveau de la commission de logements aurait demandé cinq à 15 millions aux postulants pour bénéficier d'un logement». La colère était à son comble hier, et les manifestants, chacun sa version, rapportent des dépositions condamnables. Constantine ne fait donc pas l'exception, le logement constitue la principale cause de soulèvement populaire. Il y a quelques jours le même scénario a eu lieu à Hamma Bouziane où des citoyens par dizaines avaient bloqué la route principale menant vers le siège de l'APC, en signe de protestation contre la liste des 560 logements. Les pouvoirs publics ont été accusés de favoriser des demandeurs venus d'autres régions du pays. La commune de Didouche-Mourad avait, elle aussi connu un mouvement similaire, alors que le même événement a été vécu au niveau de Constantine, quand les habitants des bidonvilles du lieudit «la boom» avaient paralysé la route à plusieurs reprises. Ils dénoncent la distribution arbitraire des logements et le laxisme des autorités locales. Ces dernier ont pourtant agi en faveur des postulants selon des sources bien informées, qui soulignent qu'il est impossible de satisfaire toutes les demandes en même temps. «Y a pas de solution miracle au problème du logement, l'étude des dossiers ne favorise aucun au détriment d'un autre et les autorités locales sont décidées à éradiquer toutes les constructions précaires et les bidonvilles», ajoutent les mêmes sources.