Son riche répertoire musical résonne toujours aux quatre coins du pays qu'il a tant aimé. L'association culturelle Kamel-Messaoudi d'Aït Bouali (Fréha) organise, depuis hier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, un hommage à l'auteur d'Echemaâ (la bougie). Au programme des activités, une exposition sur la vie et l'oeuvre de l'enfant de Gué-Soleil (El-Biar), le témoignage de ses amis ainsi qu'un gala où ses «merveilles» seront revisitées par une pléiade d'artistes. Né le 30 janvier 1961 à Bouzaréah au sein d'une famille de neuf enfants, originaire d'Aït Bouali (Fréha), Kamel qui a débuté sa carrière en 1968, ne connaîtra le succès qu'en 1991 avec son chef-d'oeuvre Echemaâ. Dans cette chanson, Messaoudi a apporté un nouveau style appelé communément le néo-chaâbi avec de nouvelles sonorités et de nouveaux instruments. Sa carrière forgée, il multiplie les succès dont les plus retentissants seront Eddenia, H'nina, Ghedara, El Wadaâ...La sensibilité à fleur de peau, Kamel Messaoudi chantera l'amour, la trahison et la patrie. Il était influencé par les maîtres de la chanson algérienne, notamment Ahmed Wahbi, cheikh El-Hasnaoui et Dahmane El Harrachi et était très lié en amitié avec Mohamed Lamraoui, Hacène Ahrès et Matoub Lounès. Durant les années noires du terrorisme, il se réfugia pendant deux ans en France. Cette période lui inspira la chanson Machi Ghardi ki rani beïd Alik (c'est contre ma volonté si je suis loin de toi). De retour au pays, il produira l'album Fate li fate en hommage à Ahmed Wahbi. Longtemps boycotté par l'Entv à cause de sa chanson Ya D'zaïr rah tab el galb, jugée politique, il reviendra avec l'installation de Hamraoui Habib Chawki à la tête de la télévision nationale. Adulé par ses fans, Kamel Messaoudi disparaîtra à la fleur de l'âge, le 10 décembre 1998 dans un tragique accident de la circulation, sur l'autoroute de Chéraga. Toutefois, son riche répertoire musical composé de 16 albums résonne toujours aux quatre coins du pays qu'il a tant aimé.