Que faire pour rendre la destination Algérie «fréquentable»? Pour le ministre du Tourisme, les modalités d'établissement des plans d'aménagement touristique et leur approbation sont très longues. «C'est la faute à la bureaucratie». Voilà le nouveau bouc émissaire du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Mohamed Benmeradi pour justifier la léthargie de son secteur. Que ce soit à l'ouverture, dimanche dernier, des deuxièmes assises du tourisme, ou hier sur les ondes de la Chaîne III où il était l'invité de la rédaction, Benmeradi est formel: il faut alléger les procédures administratives. «Le gel des attributions des terrains sur lesquels seront réalisées ces ZET, est lié aux lenteurs dans l'approbation des plans d'aménagement touristique», a assuré le ministre du Tourisme qui précise que plus de 90% du foncier est gelé à cause de ces lenteurs administratifs. Mohamed Benmeradi met en cause la loi! «Elle met à la charge de l'Etat l'établissement de plans d'aménagement touristique. Les modalités de leur approbation sont très longues et il y a beaucoup de retards», a-t-il dénoncé. Pour pallier ce problème, il affirme avoir soumis au Premier ministre et au ministre des Finances un dispositif qui vise à alléger les procédures administratives. «Cela nous permettra de libérer plus de 50.000 hectares destinés à l'investissement touristique», a-t-il fait savoir. Le ministre est ainsi longuement revenu sur le problème du foncier. «Sur les 205 zones d'expansion touristique (ZET), nous avons à peine 22 qui sont adoptées par décrets exécutifs», a-t-il déploré. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat a également annoncé la mise en place d'un nouveau dispositif de remboursement. «Il nous paraît plus souple et plus efficace, que de lancer des marchés publics qui demeurent longs», a souligné le ministre du Tourisme qui semble vouloir «dépoussiérer» son secteur. Pour preuve, il révèle la mise en place d'un dispositif pour réhabiliter les 70 infrastructures publiques construites pendant les années 1970. «Nous avons à peu près 65 infrastructures qui bénéficient de 70 milliards de dinars de financement», a-t-il assuré. L'intervention de Mohamed Benmeradi à la Chaîne III, a aussi été l'occasion pour lui de faire le bilan de son secteur qu'il estime pas aussi catastrophique que cela. «Le bilan n'est pas aussi négatif que cela. Nous avons des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale», s'est-il félicité. Toutefois, ce taux de croissance n'est pas à mettre à l'actif de l'Etat, mais des promoteurs privés. D'ailleurs, il l'avoue lui même en annoncent que les investissements privés dans le tourisme sont en hausse. «Aujourd'hui, plus de 200 milliards de dinars sont investis par le secteur privé dans 730 projets en cours, avec des parts d'autofinancement supérieures à 40%», a-t-il certifié, soulignant que l'apport étranger ne représentait que 25% de ce total. Voilà donc le plan de Benmeradi pour augmenter les infrastructures touristiques dans le pays. Mais après les investissements, que faire pour donner une attractivité à la destination Algérie? «C'est le véritable rôle du ministère du Tourisme», nous a répondu le ministre lors de l'ouverture des assises du tourisme. On attend pour voir...